AFRIQUE / COTE-D’IVOIRE - Dans le Pays, la paix s’éloigne-t-elle ? Des affrontements dans le nord, de vives protestations dans la Capitale

mardi, 8 juin 2004

Abidjan (Agence Fides) - « Nous sommes peut-être retournés au point de départ. Les accords de Marcoussis sont pratiquement morts » déclarent à l’agence Fides des sources locales à Abidjan. « Le gouvernement d’unité nationale, après la sortie des Ministres de l’opposition, n’existe plus, les partisans du Président Laurent Gbagbo deviennent toujours plus agressifs, au nord il y a des affrontements dont la nature doit encore être vérifiée. Dans ces conditions, il est difficile que le processus de paix puisse aller de l’avant » expliquent nos sources.
Les accords de Marcoussis en France ont été signés au mois de janvier 2003 et mettaient fin à la guerre civile en Côte-d’Ivoire, éclatée au mois de novembre 2002. Depuis lors, le pays est divisé entre une région contrôlée par les forces fidèles au Président Laurent Gbagbo, et une autre est aux mains de la guérilla des « Forces Neuves ». Les accords prévoyaient le maintien au pouvoir du Président Laurent Gbagbo jusqu’à la fin de son mandat, et la création d’un gouvernement d’unité nationale ouvert à tous les partis ; il avait pour tâche de préparer de nouvelles élections définies, d’après le texte de l’accord, « crédibles et transparentes », prévues pour 2005.
« A Abidjan, la tension règne, des bandes de jeunes attaquent les Européens, auxquels on a conseillé de ne pas sortir de chez eux » déclarent nos sources. Le 7 juin des jeunes contestataires avaient manifesté devant l’ambassade de France, en lançant des pierres et en brûlant des pneus. Au nord, il y a eu des affrontements entre un groupe armé et des soldats gouvernementaux, malgré la présence de troupes françaises qui contrôlaient la ligne de démarcation entre la région gouvernementale et la région aux mains des rebelles des « Forces Neuves ». Il y aurait eu au moins 5 morts, mais, d’après nos sources « le nombre des victimes est certainement plus élevé ». En réponse à l’attaque, des hélicoptères d’Abidjan ont attaqué des régions aux mains des rebelles et ont fait au moins 12 blessés.
En Côte-d’Ivoire, il y a des troupes envoyées par la France, et un contingent de l’ONU est en cours de déploiement. (L.M.)
(Agence Fides, 8 juin 2004, 30 lignes, 384 mots)


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