EUROPE/ITALIE - Publication d’une note du Conseil épiscopal permanent de la CEI sur le thème de la famille fondée sur le mariage et sur les initiatives législatives en matière d’unions de fait

jeudi, 29 mars 2007

Rome (Agence Fides) - “L’ample débat qui s’est ouvert autour des thèmes fondamentaux de la vie et de la famille nous met en cause comme gardiens d’une vérité et d’une sagesse qui tirent leur origine de l’Evangile et qui continuent à produire des fruits précieux d’amour, de fidélité et de service aux autres, comme en témoignent chaque jour de nombreuses familles. Nous nous sentons responsables d’éclairer la conscience des croyants, pour qu’ils trouvent la meilleure façon d’incarner la vision chrétienne de l’homme et de la société dans l’engagement quotidien, personnel et social, et d’offrir des raisons valables et partageables par tous en faveur du bien commun”. Ainsi commence la note du Conseil épiscopal permanent de la Conférence épiscopale italienne, publiée le 28 mars, “concernant la famille fondée sur le mariage et les initiatives législatives en matière d’unions de fait”.
Les évêques soulignent que “l’Eglise depuis toujours a à coeur la famille et la soutient de ses soins et depuis toujours demande que le législateur la promeuve et la défende... Nous n’avons pas d’intérêts politiques à affirmer; seulement nous ressentons le devoir d’apporter notre contribution au bien commun... Nous sommes convaincus, ainsi que de beaucoup d’autres, même non croyants, de la valeur représentée par la famille pour la croissance des personnes et de la société entière”. La note poursuit en mettant en évidence que l’affection des parents et leur direction dans l’entrée de la société, “est un patrimoine incalculable de sécurité et de confiance dans la vie. Et ce patrimoine est garanti par la famille fondée sur le mariage, justement par l’engagement qu’elle porte avec elle : engagement de fidélité stable entre les époux et engagement d’amour et d’éducation des enfants”. De même la Constitution italienne protège la famille comme ressource irremplaçable pour la société: “seule la famille ouverte à la vie peut être considérée comme vraie cellule de la société parce qu’elle garantit la continuité et le soin des générations. Il est donc de l’intérêt de la société et de l’Etat que la famille soit solide et croisse de la façon la plus équilibrée possible”.
A la lumière de ces considérations, la note affirme : “nous considérons la légalisation des unions de fait inacceptable au plan des principes, dangereuse sur le plan social et éducatif. Quelle que soit l’intention de ceux qui proposent ce choix, l’effet serait inévitablement délétère pour la famille. On enlèverait, en effet, au pacte matrimonial son unicité, qui seule justifie les droits qui sont ceux des époux et qui n’appartiennent qu’à eux. Du reste, l’histoire enseigne que chaque loi crée la mentalité et les coutumes. Un problème encore plus grave serait celui de la légalisation des unions de personnes de même sexe, parce que, dans ce cas, on nierait la différence sexuelle, qui est insurmontable”.
Les évêques réaffirment “la reconnaissance de la dignité de toute personne”, leur respect et leur sollicitude pastorale, “nous voulons cependant rappeler que le droit n’existe pas dans le but de donner une forme juridique à n’importe quel type de cohabitation ou de fournir des reconnaissances idéologiques: il a au contraire pour but de garantir des réponses publiques à des exigences sociales qui vont au-delà de la dimension privée de l’existence. Nous sommes conscients qu’il y a des situations concrètes dans lesquelles peuvent être utiles des garanties et des tutelles juridiques pour la personne qui cohabite. A cette attention nous ne sommes pas opposés par principe. Nous sommes cependant convaincus que cet objectif est atteignable dans le cadre des droits individuels, sans faire l’hypothèse d’une nouvelle figure juridique qui serait une alternative au mariage et à la famille et produirait plus de maux que ceux qu’elle voudrait soigner”.
Dans la conclusion la note s’adresse aux catholiques qui travaillent dans la politique, rappelant l’enseignement du pape Benoît XVI dans son Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis (cf n. 83), et définit comme “incohérent le chrétien qui soutient la légalisation des unions de fait”. En outre la note cite l’affirmation de la Congrégation pour la doctrine de la foi, selon laquelle, dans le cas d’un “projet de loi favorable à la reconnaissance légale des unions homosexuelles, le parlementaire catholique a le devoir moral d’exprimer clairement et publiquement son désaccord et de voter contre le projet de loi” (Considérations de la Congrégation pour la doctrine de la foi autour des projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles, 3 juin 2003, n.10). Enfin elle rappelle que “le fidèle chrétien est tenu de former sa conscience en se confrontant sérieusement à l’enseignement du Magistère et par conséquent il “ne peut faire appel au principe du pluralisme et de l’autonomie des laïcs en politique, favorisant des solutions qui compromettent ou qui atténuent la sauvegarde des exigences éthiques fondamentales pour le bien commun de la société” (Note doctrinale de la Congrégation pour la doctrine de la foi autour de quelques questions concernant l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique, 24 novembre 2002, n.5)
Concernant “l’effort et les tensions expérimentées par les catholiques engagés en politique dans un contexte culturel comme celui actuel, dans lequel la vision authentiquement humaine de la personne est contestée de façon radicale”, les évêques italiens mettent en évidence que “c’est aussi pour cela que les chrétiens sont appelés à s’engager en politique”, et confient ces réflexions “à la conscience de tous et en particulier à ceux qui ont la responsabilité de faire les lois, afin qu’ils s’interrogent sur les choix cohérents à accomplir et sur les conséquences futures de leurs décisions”. (S.L.) (Agence Fides 29/3/2007; lignes 59, mots 836)


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