AFRIQUE/BENIN - “Le travail est une bénédiction” : message de carême de l’évêque du diocèse de Natitingou

Natitingou (Agence Fides)- “Les problèmes matériels nous assaillent de tous côtés. Mais Dieu nous a donné des mains pour travailler et participer à son œuvre créatrice. Ces mains sont l’instrument de notre dignité. La vertu de force nous est nécessaire ainsi qu’une intense vie de prière et de sacrifice pour être des travailleurs honnêtes et consciencieux » affirme Mgr Pascal N’Koué, évêque de Natitingou, au Bénin, dans son message de carême intitulé « le travail est une bénédiction ».
L’évêque exhorte les catholiques et les hommes de bonne volonté à s’engager personnellement pour le bien commun parce que « après Dieu il faut compter sur l’homme pour le progrès de la société. Un peuple croyant doit être un peuple travailleur. Dans la Bible on parle continuellement de serviteurs, d’artisans, de laboureurs, de pêcheurs, de vignerons, de soldats… Plus on est proche de Dieu, plus on travaille. Plus on contemple Dieu, plus on travaille. C’est là le secret des moines qui ne meurent jamais de faim ».
Dans un pays affligé par l’indigence, Mgr N’Koué rappelle que “le travail est l’instrument privilégié pour lutter contre la pauvreté, les maladies, l’ignorance. Un travail bien fait peut être aussi une prière. Par le travail, on apprend à servir Dieu et nos frères. Les ennemis du travail sont : la négligence, la paresse, la tricherie, les pertes de temps en critiques stériles ou en bavardages. Cela produit la corruption et la médiocrité ».
C’est au contraire par notre travail que « nous pourrons améliorer nos conditions de vie et changer la face de la terre. Il est donc urgent de prendre conscience de notre vocation de collaborateurs de Dieu. Sans le travail méthodique et persévérant, sans l’effort continu, il n’y aura jamais de progrès matériel et spirituel.
« Reconnaissons que le travail est souvent dur » poursuit l’évêque. « Les femmes qui cherchent dans la brousse le savent. Et malgré cela, le monde du travail est une bénédiction. C’est une bénédiction pour l’homme créé à l’image de Dieu travailleur. Il faut éviter de considérer le travail comme une malédiction. Certaines personnes croient en effet que le travail est une conséquence du péché originel. Ce n’est pas du tout vrai. Quand Dieu a créé Adam et Eve, il les a mis dans un beau jardin pour qu’ils le travaillent (Gen 2,15). Ils étaient des jardiniers. Le péché n’a fait que rendre pénible le travail. Notre Dieu lui-même est un grand travailleur. La Bible nous dit qu’il a travaillé pendant 6 jours avant de se reposer le septième jour. A l’homme et à la femme, qu’il a créés à son image, Dieu demande de se multiplier et de dominer la terre, la transformant, la rendant habitable. La transformation de la terre n’est possible que par le travail et dans le travail ».
« Le travail est une bénédiction quand il est accompli comme volonté du Seigneur » avertit cependant l’évêque. « Le progrès matériel coupé de Dieu peut détruire l’humanité. Si Dieu n’est pas présent dans ce que nous faisons, tôt ou tard cela se retournera contre nous. Le progrès scientifique et technologique sans Dieu porte en son sein un venin dangereux. Car ce que ce que nous devons chercher d’abord, c’est le royaume de Dieu et sa justice. Cherchons d’abord les valeurs du Royaume de Dieu pour lutter contre le péché, le parasitisme et toute forme de misère. Cela aboutit à la fraternité universelle habitée par l’Esprit de Dieu : solidarité, partage, entraide ».
« Revenons au Christ. Construisons ensemble l’avenir. Aimons le travail bien fait. Les moines et les moniales nous en donnent l’exemple tous les jours. Comme eux, prions et travaillons. Donnons à nos enfants et aux plus jeunes l’envie de travailler pour la gloire de Dieu » conclut le message. (L.M.) (Agence Fides 5/3/2006 lignes 45 mots 617)