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Cité du Vatican (Agence Fides) - Le Saint-Père Benoît XVI, à travers le Card. Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat, a envoyé un télégramme de condoléances au Card. Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux et Président de la Conférence Episcopale française, pour la disparition de l’Abbé Pierre, fondateur de la Communauté Emmaüs, survenue le 22 janvier. « Informé du décès de l’Abbé Pierre, le Saint-Père rend grâce pour son action en faveur des plus pauvres, par laquelle il a donné un témoignage de la charité qui nous vient du Christ » lit-on dans le télégramme. Le Saint-Père confie à la miséricorde divine et demande au Père d’accueillir dans la paix de son Royaume ce prêtre « qui toute sa vie a lutté contre la misère ». Enfin le Pape Benoît XVI envoie sa Bénédiction Apostolique « signe de réconfort et d’espérance » aux parents du défunt, aux membres des communautés d’Emmaüs et à tous ceux qui se sont réunis pour les obsèques.
Henri Antoine Groués, connu comme “Abbé Pierre”, était né le 5 août 1912 à Lyon, dans une famille aisée. A 16 ans, au cours d’une excursion à Assise, il prend la décision de se faire Capucin, et à 19 ans il entre au Couvent cloîtré des Capucins de Lyon, après avoir distribué aux pauvres sa part d’héritage. En 1938 il est ordonné prêtre. L’année suivante, pour des raisons de santé, il quitte la vie monastique et est incardiné dans le diocèse de Grenoble. En 1942 il commence par hasard une action intense pour sauver les victimes de la tyrannie nazie et pour libérer la France du nazisme. En 1944 il est arrêté par la Gestapo, mais réussi à échapper et à atteindre Alger. Après la guerre, il rentre à Paris et est élu Député à l’Assemblée Nationale. Vers la fin de 1949 il lance le Mouvement Emmaüs, le mouvement des Chiffonniers-Constructeurs d’Emmaüs. En 1951 il quitte le Parmement et se consacre entièrement au Mouvement Emmaüs. De 1952 à 1954 il parcourt la France et l’Europe pour des conférences qui présentent à l’opinion publique les problèmes les plus urgents pour l’humanité: les sans-abri en Europe, la faim dans le monde, etc. Il réunit une quantité impensable d’argent et de dons en nature, sans jamais arrêter le travail de la collecte de chiffons. Après une longue maladie, il recommence à parcourir le monde, et partout commencent à surgir les Communautés Emmaüs, des communautés de pauvres qui moyennant un travail de récupération et de réutilisation de tout ce qui est jeté, gagnent de vivre honnêtement et réussissent même à aider ceux qui sont encore plus pauvres. Il reçoit plusieurs décorations pour sa « guerre à la misère et à ses causes toujours et partout récurrentes ». Aujourd’hui il y a environ 400 communautés dans 38 nations du monde entier. (S.L.) (Agence Fides 24/1/2007 ; lignes 32, mots 483)
