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Dar-Es-Salaam (Agence Fides) - Du 15 au 18 janvier 2007, le Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM) a organisé un Congrès panafricain sur l’Evangélisation à Dar-es-Salaam (Tanzanie) sur le thème “Evangélisation en Afrique: ‘Ecclesia in Africa’ le chemin parcouru et le celui futur”. Ce thème est en rapport avec la Seconde Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique, qui aura pour thème « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Le Congrès a été immédiatement suivi par l’Assemblée Plénière du SECAM (cf Fides 13/1/2007). Le communiqué de conclusion des travaux envoyés à l’Agence Fides, qui est signé par le Card. Polycarp Pengo, élu président du SECAM pendant l’Assemblée plénière qui a suivi le Congrès (cf Fides 22/1/2007), rappelle les principales étapes de la rencontre.
A la cérémonie d’ouverture étaient présents entre autres le Card. Ivan Dias, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples ; le Nonce apostolique de Tanzanie, Son Exc. Mgr Joseph Kennoth ; le Premier Ministre, Son Exc. Edward Lowassa, en représentation du Président de Tanzanie. Dans les discours de salut, tous ont souligné la situation dramatique que vit l’Afrique et ont exprimé leur solidarité au SECAM pour les défis qu’il se retrouve à affronter. Le Président de la Conférence Episcopale de Tanzanie, Son Exc. Mgr Jude Ruwa’ichi, a souhaité la bienvenue aux participants, au nom de l’Archevêque de Dar-Es-Salaam, le Card. Pengo, qui était à Kinshasa pour les obsèques du Card. Etsou, en mémoire duquel a été respectée une minute de silence et de prière.
Le Card. Ivan Dias a transmis le salut de Sa Sainteté Benoît XVI et a lu son Message au Congrès signé par le Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat. « Sa Sainteté encourage les Evêques, comme successeurs des Apôtres, à être de zélés promoteurs d’un authentique esprit missionnaire parmi le peuple confié à leurs soins pastoraux - lit-on dans le texte, de sorte que l’Eglise d’Afrique et de Madagascar puisse continuer à assumer à plein titre son rôle dans le plan de Dieu pour le salut de l’humanité. Sa Sainteté prie pour que les Eglises locales renouvellent leur engagement pour l’importante mission de l’évangélisation, et que les évêques soient attentifs à une formation adéquate des candidats au sacerdoce et à la vie consacrée, surveillant la qualité de la formation humaine, spirituelle et intellectuelle qu’ils reçoivent ». Le Card. Dias a ensuite exprimé sa joie de se trouver sur cette terre qui lui est familière depuis qu’il a été Secrétaire de la Nonciature à Madagascar et ensuite Nonce apostolique au Ghana, au Togo et au Bénin, et il a souligné la nécessité de promouvoir l’évangélisation et de faire grandir l’espérance que l’Eglise universelle met en l’Afrique.
Après d’autres messages de vœux et d’encouragement, le Président du SECAM, Son Exc. Mgr. John Onaiyekan, Archevêque d’Abuja (Nigeria), a rappelé la genèse du Congrès, dont le thème a été suggéré par Son Exc. Mgr Robert Sarah, Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, et a souligné son but : évaluer les progrès de l’Evangélisation en Afrique depuis le premier Synode et se préparer pour le Second. Dans son intervention, le Premier Ministre de Tanzanie a invité l’Eglise catholique à aider l’Afrique à résoudre ses problèmes, établissant un partenariat entre l’Eglise et les Etats africains, pour aider le continent à mettre à profit ses immenses richesses et à prendre son destin en main. Eglise et Etat sont appelés à travailler ensemble pour éradiquer la pauvreté, le SIDA, la corruption, le mauvais gouvernement.
Dans les délibérations rédigées à la fin des travaux du Congrès, il apparaît clairement que, il y a douze ans, à l’époque de la première Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques (1994), tous les indicateurs de bien-être et de prospérité parlaient d’un manque d’espoir pour l’Afrique. Humainement parlant, il n’y avait rien de bon à espérer. Le Saint-Père Jean-Paul II et les Pères Synodaux, face à cette situation alarmante, établirent la liste des ressources humaines, culturelles, morales, spirituelles et religieuses dont le continent disposait, et surtout indiquèrent en Jésus-Christ l’expression finale du désir de Dieu de sauver l’humanité. La Bonne Nouvelle du Synode a été que « nous sommes membres de la Famille de Dieu », « frères dans le Christ » et donc « l’Eglise est la Famille de Dieu ». Depuis cette époque les choses n’ont pas beaucoup changé, comme l’ont relevé les intervenants du Congrès, qui se sont arrêtés sur 7 sujets principaux : proclamation de la Bonne Nouvelle, conversion et appel à la sainteté ; moyens de communication sociale ; inculturation ; dialogue ; justice, réconciliation et paix ; auto-soutien et développement ; préparation à la seconde Assemblée du Synode pour l’Afrique.
Au cours des travaux a été soulignée l’importance des technologies modernes des systèmes d’information et la nécessité d’en faire bon usage pour annoncer Jésus-Christ. La discussion a aussi permis de constater combien l’approfondissement de l’identité de grâce de l’Eglise comme Famille de Dieu doit être constant, et combien, en tant que famille, l’Afrique doit répondre aux défis lancés par les guerres, les maladies, les conflits, la corruption… Un autre thème affronté est la liberté religieuse : toutes les Eglises sont appelées à insister sur le respect de ce droit et à continuer leur mission évangélisatrice en étant témoins par la vie et par l’amour. Les participants du Congrès ont aussi lancé un appel “à nos frères et soeurs de foi islamique” pour qu’ils comprennent que l’évangélisation n’est pas du prosélytisme, mais une libre proposition de l’Amour de Dieu manifesté par Jésus-Christ.
Concernant la préparation de la Seconde Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique, il a été décidé d’intensifier la préparation de tout le Peuple de Dieu : des prêtres, des religieux, des religieuses et surtout des laïcs, dont la mission est essentiellement celle d’être présents au cœur des réalités temporelles, pour les transformer à la lumière de l’Evangile.
A aussi été soulignée la collaboration entre l’Eglise en Afrique et l’Eglise des autres continents, surtout en Europe et en Amérique du Nord. Le document adresse enfin une série de remerciements à l’Eglise et à la nation de Tanzanie pour l’accueil, et à toutes les organisations et les simples particuliers d’Europe et d’Amérique du Nord, qui ont contribué au succès de l’initiative, et se termine par l’évocation d’un grand fils de l’Afrique, Julius Nyerere, qui fut premier Président de la Tanzanie, et dont a été ouverte la cause de béatification. (cf Fides 1/2/2006). (S.L.) (Agence Fides 23/1/2007 lignes 78 mots 1.118)
