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Kinshasa (Agence Fides)- Offrir aux pygmées la possibilité de s’insérer dans la société est le but du centre de pastorale pour les pygmées du diocèse de Wamba, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Le directeur du centre le P. Franco Laudane, combonien, a souligné dans une interview à l’Agence DIA de Kinshasa, que la pastorale des pygmées était une initiative personnelle de l’évêque de Wamba, Mgr Janvier Kataka Luvete, qui a proposé à toutes les paroisses du diocèse un plan commun pour favoriser l’intégration des pygmées.
Le P. Laudane a une remarquable expérience de travail pastoral avec les pygmées car il travaille depuis 1972 dans le diocèse au contact de cette population. Le missionnaire constate qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour intégrer la population pygmée dans la société locale. « Pour la population bantu locale les pygmées constituent une main d’œuvre gratuite et un peuple sans valeur » affirme le P. Laudane qui dénonce les violences auxquelles sont soumis les pygmées de la part des bantu. Les pygmées accusés d’avoir commis un vol sont tués et leurs corps sont abandonnés dans les camps.
Les pygmées de Wamba sont partagés entre le désir de sauvegarder leur style de vie et leurs valeurs ancestrales et la nécessité de s’adapter à la « civilisation » qui a pénétré dans les méandres les plus cachés de la région. Leurs rapports avec les Bantu sont de deux types : soumission domination ; exploitation esclavage. Les pygmées sont souvent tenus de rester dans leur état primitif pour attirer les touristes. Les peuples voisins les utilisent aussi comme main d’œuvre domestique.
On trouve chez les pygmées une prise de conscience et la volonté de se développer, pour devenir indépendants : « Nous avons le même sang rouge que les autres » déclarent un vieux pygmée face à la discrimination qui le frappe. Les pygmées, cependant, pour sauvegarder leurs valeurs ancestrales, doivent devenir eux-mêmes les artisans de leur développement.
Depuis 15 ans, le Diocèse de Wamba travaille assidûment au service de ce peuple, en particulier dans le domaine éducatif. Actuellement, selon le P. Laudane, il y a 50 classes avec 300 élèves pygmées dans les écoles catholiques. Les classes sont mélangées, accueillant autant des élèves bantu que des pygmées pour promouvoir l’intégration et la connaissance réciproque. Grâce aux écoles catholiques les pygmées ont appris de nouveaux métiers (mécanique, couture, etc…) prémisses indispensables pour élever leur statut social. (L.M.) (Agence Fides 11/12/2006 lignes 33 mots 399)
