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Rome (Agence Fides) - Pour prendre une image, appropriée selon nous, les archives ecclésiastiques sont comparables à un album de famille. C’est un album qui parle de notre histoire et, même si l’on se réfère au passé, elles parlent toujours de nous. C’est un album un peu complexe, que l’on feuillette avec difficulté, et qui a donc besoin de personnes qui connaissent la clef de lecture. C’est un album un peu fragile, qui a besoin de soins, et qui doit être conservé avec amour. Les archives ecclésiastiques représentent en effet la mémoire d’une Eglise particulière, et recueillent du matériel habituellement unique. Tout ce qui est parvenu grâce à ces documents, raconte tous les événements joyeux et tristes de chaque institution ecclésiastique et des communautés chrétiennes.
Même si le caractère spécifique de ces archives est le « soin des âmes », toutefois le contenu réel ouvre généralement un passage éloquent même sur la vie civile. En conséquence, les archives ecclésiastiques sont un bien culturel de toute première valeur pour la communauté chrétienne et pour la communauté civile, qui peuvent y découvrir des pages significatives d’histoire, dans lesquelles est impliquée la partie majoritaire des habitants d’un endroit.
La documentation des archives comme bien culturel. Si nous voulons définir le concept de biens culturels dans la « mens » de l’Eglise, il faut préciser en quoi ils consistent : « Avant tout, le patrimoine artistique de la peinture, de la sculpture, de l’architecture, de la mosaïque et de la musique, mis au service de la mission de l’Eglise. Il faut y ajouter les livres qui se trouvent dans les bibliothèques ecclésiastiques et les documents historiques conservés dans les archives des communautés ecclésiales. Rentrent en effet dans ce cadre les œuvres littéraires, théâtrales, cinématographiques, produites par les moyens de communication de masse » (Jean Paul II, Allocution aux participants à la I° Assemblée Plénière de la Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l’Eglise, 12 octobre 1995).
En deuxième lieu, il faut souligner leur finalité. Elles sont « destinées à la promotion de l’homme et, dans le contexte ecclésial, elles prennent une signification spécifique parce qu’elles sont ordonnées à l’évangélisation, au culte et à la charité » (Jean Paul II, Allocution aux participants à la II° Assemblée Plénière de la Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l’Eglise, 25 septembre 1997). En particulier, « les archives, spécialement les archives ecclésiastiques, ne conservent pas seulement des traces des événements humains, mais amènent aussi à la méditation sur l’action de la Divine Providence dans l’histoire, et ainsi, les documents conservés deviennent une mémoire de l’évangélisation faite dans le temps, et un instrument pastoral authentique » (ibid.)
Cette perspective a été mentionnée aussi dans la Lettre circulaire de la Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l’Eglise sur « La fonction pastorale des archives ecclésiastiques » [FPAC] du 2 février 1997. Dans le document, destiné à tous les Ordinaires diocésains du monde, on affirme l’importance ecclésiale de la transmission du patrimoine de documents ; on trace les éléments pour un projet de gestion en encourageant un rapport de collaboration avec les organismes civils ; on souligne l’urgence de la conservation des cartes de la mémoire ; on rappelle l’importance de la mise en valeur du patrimoine de documentation pour la culture historique et pour la mission de l’Eglise.
+ Mauro Piacenza, Président de la Commission ¨Pontificale pour les Biens culturels de l’Eglise, Président de la Commission Pontificale d’Archéologie Sacrée.
(Agence Fides, 21 novembre 2006)
