ASIE/CAMBODGE - Appel de la communauté catholique à l'ONU : arrêtons le massacre des innocents à Gaza

mardi, 10 juin 2025 enfants   guerres   violence  

Phnom Penh (Agence Fides) - « Nous, évêques, prêtres, religieux, religieuses et fidèles du Cambodge, implorons les Nations Unies d’intervenir d’urgence pour mettre fin à la violence et à l’effusion de sang à Gaza, afin que la paix puisse prévaloir et permettre aux personnes de vivre dans la dignité, le respect des droits humains, l’amour réciproque et la tranquillité » : tel est l’appel diffusé et signé, au nom de la communauté catholique du Cambodge, par Mgr Olivier Schmitthaeusler, Vicaire apostolique de Phnom Penh, Mgr Enrique Figaredo, Préfet apostolique de Battambang, et Mgr Pierre Hangly, Préfet apostolique de Kompong Cham, qui lancent un « appel urgent » pour mettre fin à la violence dans la bande de Gaza.
L'appel, envoyé par les évêques à l'Agence Fides, intervient au lendemain d'un événement interreligieux qui s'est tenu au Cambodge et qui a vu la participation de la communauté catholique du Cambodge, ainsi que des communautés bouddhistes : le symposium international sur le thème « Bouddhistes et chrétiens travaillent ensemble pour la paix à travers la réconciliation et la résilience » (voir Fides 27/5/2025).
« Ce dialogue, rappellent les évêques, a montré l'harmonie religieuse au Cambodge comme un modèle exemplaire, quelque chose dont nous sommes fiers de présenter au monde ». Se référant ensuite à la Journée internationale des droits de l'enfant, les évêques cambodgiens ont déploré avec douleur la violence prolongée à Gaza : « Nous ne pouvons rester silencieux. Comment pouvons-nous marcher ensemble à la recherche de la paix alors que la guerre continue, fauchant la vie de dizaines de milliers d'innocents, surtout des enfants et des nourrissons ? », se sont-ils interrogés.
Le message rappelle « le massacre des innocents » ordonné par Hérode, selon le récit évangélique, et affirme : « De manière tragique et douloureuse, en 2025, nous voyons l'histoire se répéter à Gaza. Depuis 2023, environ 18 000 enfants et nourrissons ont perdu la vie à cause de cette guerre. De nombreuses familles ont perdu leurs pères, leurs mères et leurs enfants ; leurs maisons ont été détruites par les bombardements ». En outre, « il n'y a pas d'accès à l'éducation ; les gens sont confrontés à des crises sanitaires, à des handicaps et à un manque de nourriture. Des images d'enfants, de grands-parents âgés et de milliers de parents mourants sont diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux, causant à nous tous une immense douleur et une immense tristesse », observent-ils.
Face à tant de violence, « la communauté catholique du Cambodge remercie Dieu d'avoir accordé l'harmonie religieuse au Cambodge, nous guidant vers une vie en paix. Mais nous ne pouvons rester indifférents lorsque nous voyons des enfants et des milliers de personnes souffrir, blessés, handicapés mourir chaque jour ». Le texte poursuit : « Nous nous souvenons de 1975, lorsque les Khmers rouges ont pris le contrôle de Phnom Penh et ont fermé le Cambodge au monde pendant 3 ans, 8 mois et 20 jours. Pendant cette période, la communauté internationale est restée silencieuse, laissant plus de 20 % de la population cambodgienne – environ 2 millions de personnes – mourir de faim et des massacres. Sous ce régime, les gens ont subi des tortures physiques et psychologiques, ont été séparés de leurs familles et ont vécu sans liens familiaux, dans la suspicion mutuelle et la peur extrême ». À cette époque, soulignent les évêques, « il n'existait pas de réseaux sociaux comme aujourd'hui. Mais aujourd'hui, nous avons les réseaux sociaux qui nous permettent d'être témoins chaque jour de la tragédie de Gaza. Nous devons prier Dieu pour que la paix prévale ».
C'est avec ces sentiments, conclut le texte, que « la communauté catholique du Cambodge lance un appel urgent et demande aux Nations Unies de rechercher tous les moyens possibles pour mettre immédiatement fin à la guerre en cours à Gaza », afin « que plus aucun enfant ni innocent ne meure, ne souffre dans l'agonie, ne vive dans la peur, ne reste sans abri ni ne souffre de la faim à cause de cette guerre sanglante et prolongée qui n'est que vengeance ».
(PA) (Agence Fides  10/6/2025)


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