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Cité du Vatican (Agence Fides) - La Doctrine sociale se situe au coeur de la mission évangélisatrice de l’Eglise : c’est l’enseignement rappelé clairement par le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, publié en octobre 2004 par le Conseil Pontifical Justice et Paix, que le Card. Renato Raffaele Martino, Président de ce Conseil Pontifical, a mis en évidence durant son exposé au Séminaire d’étude pour les Evêques organisé par la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples.
Se référant dans son intervention à ce Compendium, le Card. Martino a signalé comment le second chapitre illustre « le caractère ecclésiologique de la doctrine sociale, son rapport avec la mission de l’Eglise, avec l’évangélisation et avec l’annonce du salut chrétien dans les réalités temporelles. La mission de service au monde, propre à l’Eglise, qui doit être un signe d’unité pour le genre humain tout entier et un sacrement de salut, comprend, en effet, parmi ses instruments, la doctrine sociale, indispensable quand il s’agit de proclamer la vérité sur le Christ, sur l’Eglise et sur l’homme en l’appliquant à une situation concrète ». La doctrine sociale se place donc « à l’intérieur de la mission évangélisatrice de l’Eglise » en tant que ce n’est pas quelque chose d’ajouté ou d’annexe à la vie chrétienne.
De l’étroit rapport entre la mission évangélisatrice de l’Eglise et la doctrine sociale, dérive le rapport entre le ministère épiscopal et la doctrine sociale. En effet « il appartient intimement à la fonction d’enseignement de l’Evêque - affirme le Décret conciliaire Christus dominus, n.12 - de montrer que dans le plan de Dieu Créateur les réalités terrestres et les institutions humaines sont aussi ordonnées au salut des hommes et peuvent par conséquent contribuer largement à l’édification du Corps du Christ ». L’Evêque est donc le « premier maître de la foi d’une communauté particulière » et a le devoir spécifique de « discerner les événements historiques à la lumière de la doctrine sociale ».
Le Card. Martino a ensuite relevé que « l’engagement principal de l’Evêque sur le plan du magistère et de l’action pastorale, doit être constamment et en priorité le souci de défendre, de proposer et de faire fructifier les principes de la doctrine sociale de l’Eglise ». Ces principes sont valables pour tous, mais surtout pour les chrétiens, qui sont encouragés à édifier une société digne de l’homme, plus juste et fraternelle. Ils « constituent une série de références fondamentales, indispensables pour interpréter la société du point de vue éthique… Ils sont comme les grands piliers d’un édifice social construit selon les architectures proposées par la Révélation et par la loi naturelle, selon les géométries de la ‘fides’ et de la ‘ratio’ qui la soutiennent intégralement ».
Puis le Président du Conseil Pontifical Justice et Paix a rappelé les principes de l’« absolue dignité, centralité, intangibilité de la personne humaine » et de l’engagement, qui concerne tous les citoyens, de contribuer à réaliser le bien commun, en tant qu’il est « le bien éthique de la vie sociale dans tous ses aspects, pour tous ses sujets et ses composants ». Poursuivant son exposé, le Cardinal a cité la nécessité d’évangéliser le principe de subsidiarité, auquel s’opposent les formes de centralisation, de bureaucratisation, d’assistentialisme, de présence excessive de l’Etat et de l’apparat public… et d’évangéliser le principe de solidarité, lequel est « autant principe éthico-social que vertu, vraie concrétisation actuelle de la justice ».
« Le munus-docendi que nous avons - a conclu le Card. Martino - et l’importante responsabilité de l’exercer, permettront à nos fidèles de comprendre et de cultiver, au niveau spirituel, le rapport nécessaire entre foi, éthique et action sociale… L’Evêque est le premier serviteur de sa communauté. Il devra être aussi le premier responsable de la diffusion de la doctrine sociale dans son diocèse ». (S.L.) (Agence Fides 22/9/2006; Lignes 49 - Mots 679)
