AMÉRIQUE/COSTA RICA - Le pays de transit de milliers de migrants exposé à une crise humanitaire qui ne peut laisser indifférent

samedi, 24 septembre 2022 emigration   droits fondamentaux   eglises locales  

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San José (Agence Fides) - " Nous ne pouvons pas rester indifférents face à une éventuelle crise humanitaire si nous n'abordons pas de manière intégrale ce qui se passe dans notre pays. À la situation déjà complexe de la migration nicaraguayenne s'ajoutent des groupes provenant d'autres parties du continent, parmi lesquels la situation des Vénézuéliens est critique, mais aussi des groupes d'autres parties du monde qui utilisent notre pays comme territoire de transit vers les États-Unis". Cet article a été rédigé par Mgr Daniel Blanco Mendez, évêque auxiliaire de San José et secrétaire exécutif de la Pastorale de la mobilité humaine, à l'occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui sera célébrée le dimanche 25 septembre.
L'évêque cite le message du Saint-Père François : construire l'avenir est une tâche à laquelle nous devons tous participer, "car le projet de Dieu est essentiellement inclusif et place au centre les habitants des périphéries existentielles, parmi lesquels se trouvent de nombreux migrants et réfugiés, personnes déplacées et victimes de la traite des êtres humains".
Du 1er janvier au 31 août de cette année, 102 067 personnes ont déménagé au Costa Rica, rappelle Mgr Daniel Blanco Mendez. "Les causes qui, quel que soit le pays d'origine, forcent leur déplacement sont diverses: persécution politique, insécurité et violence, exclusion et pauvreté, sans oublier la crise climatique et les catastrophes environnementales. Nombreux sont ceux qui sont exposés à être victimes de la traite des êtres humains, des trafiquants qui les maltraitent, de la criminalité ordinaire et même des autorités.
L'évêque souligne que malgré tous ces aspects évidents, nous n'avons pas encore pris conscience de l'ampleur et de la criticité du phénomène. La concentration de ces groupes peut être observée dans plusieurs endroits du pays : la zone sud, la ville de San José, Ciudad Quesada, Los Chiles, Upala et La Cruz, mais il y a une présence croissante dans pratiquement tous les diocèses du Costa Rica, dans des conditions de risque et d'abandon. "Il est probable qu'un grand nombre de ces personnes ne pourront pas poursuivre leur route et devront rester, involontairement et indéfiniment, au Costa Rica, beaucoup d'entre elles parce qu'elles n'ont plus d'argent ou n'ont pas les moyens de surmonter les obstacles découlant de la fermeture des frontières qui les empêchent d'entrer et de transiter par d'autres pays voisins.
Dans sa conclusion, l'évêque Daniel Blanco Mendez réaffirme que la réponse de l'Église doit toujours être de fournir des ressources et des capacités pour répondre à ce drame humain en organisant l'aide humanitaire. "Nous demandons également à la société costaricienne et, de manière particulière et respectueuse, aux autorités du gouvernement de la République et aux institutions", poursuit l'évêque, "de prendre en compte cette situation du point de vue des droits de l'homme et, par conséquent, nous les exhortons à faire en sorte d'allouer les ressources nécessaires pour garantir leur passage et leur séjour dans notre pays de manière digne". (SL) (Agence Fides 24/9/2022)


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