AFRIQUE/AFRIQUE CENTRALE - Les Évêques dénoncent "La crise alimentaire est à nos portes"

Bangui (Agence Fides) - La crise alimentaire menace la République centrafricaine, déclare la Conférence épiscopale locale dans le message publié à l'issue de l'Assemblée plénière.
" Dans certaines villes, une crise alimentaire est à craindre en raison de la destruction des champs et du vol des bœufs ", indiquent les Évêques dans le document transmis à l'Agence Fides. Pour aggraver la situation "la pénurie de carburant que le pays endure déjà avec beaucoup de difficultés, ce qui provoque une augmentation dramatique du prix des aliments et des produits de première nécessité dont les stocks s'amenuisent.
"La vie sociale se déroule aujourd'hui au rythme de la capacité d'offre avec les longues files d'attente des véhicules, parfois accompagnées de scènes de violence déplorables. Dans nos hôpitaux, une augmentation des décès et un manque de premiers soins et de prise en charge des malades sont à craindre", déplorent les Évêques.
La Centrafrique est au centre d'une intrigue complexe due à la présence de plusieurs groupes de guérilla et de soldats étrangers (rwandais) et de mercenaires russes.
"Le conflit entre la Russie et l'Ukraine et la présence des forces russes engagées aux côtés des Rwandais et des Forces armées centrafricaines (FACA) pour la reconquête de toute l'étendue du territoire national et la pacification de la République centrafricaine, placent aujourd'hui notre pays dans une position assez délicate", soulignent les Évêques centrafricains, rappelant que "la guerre signifie destruction humaine et matérielle, abus, viols et violation des droits de l'homme, destruction des biens, des lieux de culte et instrumentalisation des croyances religieuses". "Ayant vécu cela, on ne peut souhaiter cette horreur à personne".
En reprenant les indications qui ont émergé lors du Synode qui s'est tenu à Bangui du 24 au 31 octobre 2021, les Évêques appellent l'Eglise centrafricaine à redécouvrir le sens authentique de la mission : " A la suite de la mission du Christ, l'Eglise ne peut être assimilée à une Organisation Non Gouvernementale (ONG) humanitaire. Nous invitons les Communautés ecclésiales de base (CEB), les Mouvements et Fraternités, et les différentes structures diocésaines à repenser leur manière d'être et de fonctionner. Ils deviendront ainsi des lieux plus réels de communion et de compassion, d'amour et d'écoute des pauvres, d'accompagnement des personnes vivant dans des situations de souffrance, de réintégration des marginaux et des exclus".
"Nous invitons chaque baptisé à être un véritable artisan du Synode et à en répandre les fruits dans son milieu de vie. Marcher ensemble, c'est promouvoir une culture et une civilisation de paix et d'amour qui triomphe de la haine, de la jalousie et de la peur de l'autre", conclut le message.
(L.M.) (Agence Fides 30/6/2022)

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