ASIE/CORÉE DU SUD - L'Église se souvient du martyr et patriote Thomas Ahn Jung-geun

Séoul (Agence Fides) - Faire mémoire de ceux qui sont devenus "Sel et Lumière" : telle est l'initiative de l'Archidiocèse de Séoul qui a prévu une série de célébrations et de messes saintes visant à honorer la foi, le martyre et l'esprit missionnaire de personnalités de l'histoire moderne et contemporaine de l'Église en Corée, avec l'espoir qu'elles soient des figures paradigmatiques, afin que les baptisés puissent suivre leurs traces.
Dans la première messe de ce parcours proposé aux fidèles, célébrée par Mgr Peter Chung Soon-taick, OCD, Archevêque de Séoul et Administrateur apostolique de Pyongyang, a été commémorée la figure de Thomas Ahn Jung-geun, qui a lutté pour l'indépendance de la Corée, et dont le 112e anniversaire de la mort dans la prison de Lushun, en Chine, est tombé en mars dernier.
"Ahn Jung-geun était un martyr et un patriote, salué comme l'un des héros de l'indépendance les plus respectés en Corée. Nous pouvons voir en lui Jésus portant la Croix. Grâce au sacrifice consenti par Ahn, l'indépendance de notre pays vis-à-vis du Japon et une paix durable en Asie ont été obtenues" , a déclaré l'Archevêque au cours de la cérémonie.
L'Archevêque Peter Chung a ajouté : "Anh nous donne une leçon en tant que martyr et patriote : nous devons tous devenir des apôtres pour apporter la justice et la paix dans le monde, où des guerres ont actuellement lieu, et en particulier dans la péninsule coréenne, où la division est douloureuse".
Dans l'Église catholique de Corée, le premier à commémorer Anh a été feu l'Archevêque Paul Ro Ki-nam, premier Archevêque autochtone de Séoul. Puis, lors de la première messe commémorative, célébrée en 1993, le premier cardinal sud-coréen, Stephen Kim Sou-hwan, a déclaré que le fait de combattre par les armes pour sa patrie n'était pas une violation de la foi catholique : "Anh a agi pour la juste défense de la nation. L'Église catholique ne considère pas comme un crime le meurtre commis pour défendre la nation contre une agression injuste", a déclaré le cardinal Kim à l'époque.
Thomas Ahn Jung-geun est né le 2 septembre 1879 dans une famille bouddhiste à Haeju, dans la province de Hwanghae, qui fait aujourd'hui partie de la Corée du Nord. Ahn Jung-geun était le fils aîné de Ahn Tae-hun et Kim A-ryeo.
Son père Ahn Tae-hun s'était réfugié dans l'église de Jonghyeon (Myeongdong) à la suite d'un conflit entre les militaires et les agriculteurs de Donghak ; il est ensuite retourné à Cheonggye-dong. Ahn et sa famille ont été baptisés par le père J. Wilhelm (en coréen, Hong Seok-gu) en 1897. Ahn a reçu le nom de baptême "Thomas". Il s'est ensuite marié et a eu trois enfants (deux garçons et une fille). Après sa conversion au christianisme, Ahn est devenu un collaborateur des missionnaires catholiques étrangers qui servaient dans le pays. Il a obtenu des fonds de l'Église catholique pour créer deux écoles catholiques dont il a été le directeur. Ahn aidait les prêtres et était actif dans la propagation et la prédication de la foi catholique. Il a ensuite rejoint le mouvement nationaliste visant à libérer la Corée de l'occupation japonaise.
Dans le cadre de la lutte pour l'indépendance, Ahn a abattu Hirobumi Ito, quatre fois premier ministre du Japon et premier gouverneur général de Corée, le 26 octobre 1909, à Harbin, dans le nord-est de la Chine. Pour cet acte, Ahn a été arrêté, torturé et exécuté par les forces japonaises le 26 mars 1910.
"Bien que Thomas Ahn Jung-geun ait eu une vie très courte, il a surmonté la crise avec une ferme conviction et une foi profonde en Jésus-Christ, luttant pour l'indépendance de la Corée et la paix en Asie orientale.
(PA) (Agence Fides 12/5/2022)

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