AMÉRIQUE/BRÉSIL - Pour les Évêques, "la situation actuelle est très grave", "des changements importants et urgents sont nécessaires"

samedi, 30 avril 2022 situation sociale   politique   elections   pandémie   economie   droits fondamentaux   indigènes   conférences épiscopales  

Celam

Brasilia (Agence Fides) - La grave crise sanitaire provoquée par le Covid 19 " a trouvé notre pays enveloppé dans une crise éthique, économique, sociale et politique complexe et systémique, qui nous avait déjà interpellés bien avant la pandémie, faisant exploser les inégalités structurelles enracinées dans la société brésilienne " écrivent les Évêques du Brésil dans leur message envoyé au terme de la première phase, tenue sous forme virtuelle du 25 au 29 avril, de leur 59ème Assemblée générale.
"La situation actuelle est très grave. Le Brésil ne va pas bien !" dénoncent les Évêques, rappelant la faim et l'insécurité alimentaire du "deuxième exportateur mondial d'aliments", le taux élevé de chômage et de travail informel, l'exploitation et la dégradation de la maison commune, le manque de respect des droits des peuples indigènes, la persécution et la criminalisation des leaders socio-environnementaux, "la fragilité des actions de lutte contre les crimes contre l'environnement et les projets parlementaires désastreux contre la maison commune".
Tout cela se traduit par "une violence latente, explicite et croissante dans notre société", par un climat "de tension et de violence dans lequel nous vivons, dans les campagnes et dans les villes". "La libéralisation et l'avancement de l'exploitation minière dans les terres indigènes et autres territoires, la flexibilité de la possession et du port d'armes, la légalisation des jeux d'argent, le féminicide et la répulsion des pauvres, ne contribuent pas à la civilisation de l'amour et blessent la fraternité universelle".
Les Évêques espèrent donc que, face à ce scénario, les dirigeants vont "promouvoir de grands et urgents changements, en harmonie avec les pouvoirs de la République, en tenant compte des principes et des valeurs de la Constitution de 1988". Ils demandent que "la perte des droits des travailleurs et des pauvres, qui constituent la majorité du peuple brésilien" ne soit pas autorisée, et que ne prévale pas la logique de la confrontation "qui menace l'État de droit démocratique et ses institutions, transformant les adversaires en ennemis".
C'est dans ce contexte "d'incertitude et de radicalité" que nous nous rendrons aux urnes cette année, rappelle le message, soulignant que le vote "déterminera le projet national que nous voulons" et appelant à "l'exercice de la citoyenneté, avec une participation politique consciente, capable de promouvoir la "bonne politique", comme nous le dit le pape François".
Face aux "tentatives de briser l'ordre institutionnel, aujourd'hui ouvertement propagées", les Évêques préviennent que "perturber le processus politique, fomenter le chaos et encourager les actions autoritaires n'est absolument pas dans l'intérêt du peuple brésilien", et ils mettent en garde contre deux dangers : la manipulation religieuse, adoptée à la fois par les politiciens et certaines personnes religieuses, et les fake news, qui, en propageant des mensonges et de la haine, mettent en danger la démocratie brésilienne.
Les Évêques invitent donc toute la société brésilienne "à participer aux élections et à voter avec conscience et responsabilité", en choisissant les projets des candidats engagés dans la défense intégrale de la vie, dans toutes ses étapes, sans oublier les droits humains et sociaux et notre maison commune. "Tous les chrétiens sont appelés à se préoccuper de la construction d'un monde meilleur, par le dialogue et la culture de la rencontre, dans la lutte pour la justice et la paix".
Exprimant leur satisfaction pour les nombreux gestes de solidarité des différentes communautés brésiliennes à l'occasion de la pandémie et des catastrophes naturelles, les Évêques exhortent enfin à poursuivre sur cette voie, dans l'engagement commun pour la vie, la terre, la maison et le travail, "en se laissant guider par l'espérance et le désir d'une société juste et fraternelle".
(SL) (Agence Fides 30/04/2022)


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