ASIE/IRAQ - A Mossoul, les Etats-Unis financent la restauration de l'église Mar Korkis, dévastée par les djihadistes

jeudi, 11 novembre 2021 proche-orient   eglises orientales   eglises locales   djihadistes   géopolitique  

Iraq Heritage Stabilization Program

Mossoul (Agence Fides) - La cérémonie de réouverture de l'église principale du monastère de Mar Korkis, dans la ville irakienne de Mossoul, gravement endommagée par les miliciens de l'autoproclamé État islamique (Daesh) pendant la période de l'occupation djihadiste, est prévue pour la fin du mois de novembre. Ces derniers jours, on a annoncé l'achèvement des travaux de restauration réalisés dans le cadre du programme de stabilisation du patrimoine irakien, en collaboration avec l'ordre monastique antonien de Saint Ormisda des Chaldéens et grâce au soutien financier garanti par le Département d'État des États-Unis aux projets de reconstruction des églises et des monuments réalisés dans le nord de l'Irak par le Département du patrimoine et de la civilisation de l'Université de Pennsylvanie (voir Fides 2/8/2019).
Le monastère Mar Korkis est situé sur la rive droite du Tigre, juste à côté de la route reliant Mossoul à Dohuk, à 10 km du centre-ville. La première fondation du monastère est datée par des sources historiques d'avant le 10e siècle de notre ère.
En mars 2015, les djihadistes de l'État islamique ont sévèrement dévasté l'église, sans toutefois la raser (voir Fides 12/3/2015). Les informations relancées par différents médias qui avaient crédité les rumeurs d'une démolition totale du lieu de culte chrétien à l'aide d'explosifs à cette époque ont été démenties. La furie destructrice des djihadistes s'était concentrée sur le dôme et la façade de l'église, caractérisée par une configuration architecturale particulière, les briques et les ouvertures étant disposées de manière à dessiner une grande croix. Les croix qui se détachaient sur le dôme et le toit du monastère avaient été arrachées par les djihadistes dès décembre 2014. Des photographies et des documents publiés à l'époque ont confirmé que le cimetière adjacent à l'église, où étaient enterrés les corps de nombreux soldats chrétiens irakiens tombés pendant le conflit Irak-Iran, avait été le plus dévasté.
À l'époque de l'occupation djihadiste, le monastère de Saint-Georges avait également été utilisé comme lieu de détention. En décembre 2014, au moins 150 prisonniers aux yeux bandés et menottés y avaient été transférés, dont certains chefs tribaux sunnites opposés à l'État islamique et d'anciens membres de l'appareil sécuritaire, précédemment détenus à la prison de Badush (évacuée en prévision d'une éventuelle attaque de la coalition anti-califat).
Les travaux de restauration ont mobilisé des ingénieurs, des architectes et des ouvriers locaux. Les murs intérieurs du lieu de culte étaient recouverts de marbre de Mossoul. (GV) (Agence Fides 11/11/2021)


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