ASIE - Conflits en Asie : l'Afghanistan et le Myanmar sont les cas les plus graves

samedi, 6 novembre 2021 guerres  

Rome (Agence Fides) - Sept pays d'Asie ont connu des conflits armés actifs en 2020 et 2021. Il y en a eu trois en Asie du Sud : l'Afghanistan (guerre civile avec présence de forces internationales), l'Inde (conflits armés de haute intensité, portant sur les frontières interétatiques ou le caractère interne) et le Pakistan (conflits armés de basse intensité, frontaliers et nationaux). Un cas particulier est celui du Myanmar, qui est déchiré depuis février 2021 par une rébellion armée qui pourrait se transformer en une véritable guerre civile. Dans d'autres États d'Asie du Sud-Est - Indonésie, Philippines et Thaïlande - les conflits armés internes de faible intensité se sont poursuivis, selon le rapport annuel 2021 de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Quant au nombre total de victimes liées aux conflits en Asie, il était de plus de 20 000 en 2020, selon le rapport intitulé "The state of conflict and violence in Asia 2021" établi par la "Fondation pour l'Asie", mais il faut y ajouter les victimes vérifiées enregistrées en 2021 au Mynamar.
L'Asie est le continent où les dégâts de la pandémie se sont ajoutés à deux situations de guerre dans deux nations en particulier : l'Afghanistan et le Myanmar, rapporte l'Atlas des guerres et des conflits dans le monde (voir Fides 5/11/2021), recueillant également les observations d'Amnesty International mettant en évidence des cas de violation patente des droits fondamentaux.
Les cas du Myanmar et de l'Afghanistan sont les plus graves. Dans le premier cas, après la transition démocratique qui semblait garantie par le leadership d'Aung San Suu Kyi, la junte militaire dirigée par l'armée (Tatmadaw) a pris le pouvoir le 1er février après un coup d'État qui a suivi des élections libres qui se sont terminées en novembre 2020 par la victoire de la Ligue nationale pour la démocratie, dirigée par le Nobel birman. A ce jour, le coup d'Etat peut se targuer du triste bilan de plus de 1200 morts en seulement neuf mois, et surtout du risque de voir le pays sombrer dans une guerre civile sans fin où c'est surtout la population civile qui en fait les frais. Comme l'a documenté l'Agence Fides ces derniers mois, la guerre contre ceux qui protestent s'est également transformée en une chasse à ceux qui professent une religion autre que le bouddhisme, comme cela s'était déjà produit avec la population musulmane Rohingya ces dernières années. Les églises, les oratoires et les refuges ont été frappés, et de nombreux prêtres ont été persécutés, surtout s'ils ont donné refuge à ceux qui cherchaient une protection dans un temple.
Un événement inattendu s'est tenu en Afghanistan - comme en partie aussi au Myanmar - : la victoire des talibans après vingt ans de guerre avec une coalition dirigée par l'OTAN. Si une victoire militaire aussi rapide de la guérilla n'avait été prévue par aucun analyste, il n'en reste pas moins que l'arrivée au pouvoir du régime islamiste a mis fin au conflit, même si non seulement les forces massacrantes de ce qui reste de l'État islamique (province de Khorasan) demeurent dans le pays, mais que des violations et des meurtres d'opposants ont été signalés, même si les talibans ont annoncé une amnistie.
Si la grave situation économique, les tensions internes et la lutte pour expulser les combattants de l'État islamique (dont certains sont étrangers) ne se transforment pas en une nouvelle guerre civile, le pays pourra enfin cesser de compter les victimes de la guerre contre le terrorisme qui a débuté en 2001 : au moins 250 000 personnes, dont 100 000 civils et 70 000 soldats afghans, 70 000 civils et soldats pakistanais, et environ 7 000 soldats et contractants étrangers. Le pari, selon l'Atlas, réside désormais dans la possibilité de négociations avec les talibans. Le choix du dialogue, est-il précisé, apparaît comme la seule véritable alternative à la guerre.
(MG-PA) (Agence Fides 6/11/2021)


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