AMÉRIQUE/BRÉSIL - Les peuples indigènes dénoncent le président Bolsonaro

mercredi, 11 août 2021 droits fondamentaux   indigènes   politique   amazonie  

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Brasilia (Agence Fides) - Pour la première fois dans l'histoire, les peuples indigènes vont directement au tribunal de La Haye, avec leurs propres avocats indigènes, pour lutter pour leurs droits.
Le Groupement des peuples autochtones du Brésil (Apib) a soumis une déclaration à la Cour pénale internationale le 9 août (date à laquelle est célébrée la Journée internationale des peuples autochtones) dénonçant le gouvernement Bolsonaro pour génocide. L'organisation demande que le procureur du tribunal de La Haye examine les crimes commis contre les peuples autochtones par le Président Jair Bolsonaro depuis le début de son mandat, en janvier 2019, en se concentrant particulièrement sur la période de la pandémie de Covid-19.
Sur la base des précédents de la Cour pénale internationale, l'Apib demande une enquête pour crimes contre l'humanité (art. 7. b, h. k Statut de Rome - extermination, persécution et autres actes inhumains) et génocide (art. 6. B et c du Statut de Rome - causer des atteintes graves à l'intégrité physique et mentale et créer délibérément des conditions visant à la destruction des peuples autochtones).
"L'Apib demande une enquête pour crimes contre l'humanité et génocide." Le dossier déposé est composé de plaintes de dirigeants et d'organisations autochtones, de documents officiels, de recherches universitaires et de notes techniques, démontrant la planification et l'exécution d'une politique anti-indigène explicite, systématique et intentionnelle menée par Bolsonaro.
"Nous pensons que des actes se déroulant au Brésil constituent des crimes contre l'humanité, un génocide et un écocide. Étant donné l'incapacité de l'actuel système judiciaire brésilien à enquêter, poursuivre et juger ces comportements, nous dénonçons ces actes à la communauté internationale, en mobilisant la Cour pénale internationale", souligne Eloy Terena, Coordinateur juridique de l'Apib, dans la lettre envoyée à Fides par le Conseil missionnaire indigène (CIMI).
Pour l'Apib, les attaques contre les territoires et les peuples autochtones ont été encouragées par Bolsonaro à plusieurs reprises au cours de son mandat. Les faits qui témoignent du projet anti-indigène du gouvernement fédéral vont du refus explicite de délimiter de nouvelles terres, aux lois, décrets et ordonnances qui cherchent à légaliser les activités invasives, provoquant des conflits.
"L'Apib continuera à se battre pour le droit des peuples autochtones à exister dans leur diversité. Nous sommes des peuples autochtones et nous ne nous rendrons pas à l'extermination", souligne Eloy, qui est l'un des huit avocats autochtones ayant signé la déclaration.
Dans l'histoire récente du Brésil, plusieurs épisodes de violence contre les peuples indigènes ont été dénoncés, comme le rapporte le rapport élaboré par le Conseil missionnaire indigène (CIMI) en 2020 (Voir Fides 1/10/2020). (CE) (Agence Fides 11/08/2021)


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