AFRIQUE/EGYPTE - Le Patriarche Tawadros sur le barrage controversé de l'Éthiopie : l'eau est un don de Dieu, et que Dieu éclaire les gouvernants

mardi, 4 mai 2021 proche-orient   eglises orientales   eau   développement   diplomatie   géopolitique   françois  

Le Caire (Agenzia Fides) - L'eau est "un don de Dieu" que la providence divine accorde pour assurer la vie et la prospérité des peuples. Mais les égoïsmes individuels et nationaux s'affrontent aussi pour s'emparer de ce bien premier. Il ne reste donc plus qu'à invoquer le Seigneur et à l'implorer d'éclairer l'esprit et le cœur des puissants et des gouvernants, afin qu'ils trouvent des solutions "qui satisfassent tout le monde". C'est ce qu'a demandé le pape Tawadros II, Patriarche de l'Église orthodoxe copte, en évoquant la controverse exténuante qui oppose notamment l'Égypte et l'Éthiopie au sujet de l'utilisation des eaux du Nil.
Au centre du litige se trouve la construction du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), la plus grande structure de production d'énergie hydroélectrique de tout le continent africain. Le projet, confié à l'entreprise de construction italienne Salini, a débuté en 2011 et devrait s'achever en juillet prochain, avec le remplissage du bassin dans son intégralité, permettant la production de 6 000 mégawatts d'électricité.
Les projets d'Addis-Abeba alimentent depuis quelque temps la controverse avec l'Égypte et aussi avec le Soudan, pays qui craignent de devoir faire face à une réduction drastique de l'approvisionnement en ressources hydriques essentielles à la vie et à l'économie de leurs populations respectives.
Le Pape Tawadros, utilisant les termes appropriés à sa figure et à son rôle, s'est adressé aux autorités politiques des nations impliquées dans le conflit, invitant tout le monde - à commencer par les gouvernants éthiopiens - à trouver des solutions appropriées à travers les outils de négociation de la diplomatie. Le Patriarche copte a lancé son vibrant appel à la fin de l'homélie prononcée à l'occasion de la liturgie de Pâques, une solennité liturgique célébrée par l'Eglise orthodoxe copte le 2 mai. Le Patriarche a fait référence en particulier à la "nation sœur de l'Éthiopie", soulignant également l'appartenance commune au même "Continent africain, et invitant tout le monde à s'engager sur des chemins de collaboration et de partage pour atteindre ensemble les objectifs de développement, "pour le bien de tous". Nous pouvons tous travailler ensemble, en nous reconnaissant comme "frères du Nil", le fleuve éternel, pour le bien de tous ces peuples qui vivent ensemble sur la terre d'Afrique depuis des milliers d'années. Prions pour que Dieu intervienne pour que la bonne volonté prévale chez tous, afin de rendre fructueuse l'utilisation des instruments diplomatiques et politiques, et de pouvoir vivre ensemble dans la paix et la prospérité. La vie - a ajouté le Patriarche - nous enseigne toujours que les batailles ne portent pas de fruits... Nous prierons à ces intentions dans chaque messe, en invoquant sur nous l'intervention de la main de Dieu, Seigneur de nous tous".
Des manœuvres géopolitiques complexes se déroulent depuis des années autour du barrage controversé de la Renaissance. Même ces dernières semaines, l'Éthiopie semble vouloir ne pas donner suite aux tentatives de médiation également mises en place par les États-Unis et l'Union européenne, Même le pape François, dans l'après-Angelus du 15 août 2020, avait appelé les autorités égyptiennes, éthiopiennes et soudanaises "à poursuivre sur la voie du dialogue afin que le fleuve éternel continue d'être un courant vital qui unit et ne divise pas, qui nourrit toujours l'amitié, la prospérité, la fraternité et jamais l'inimitié, l'incompréhension ou le conflit".. (GV) (Agence Fides 4/5/2021)


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