Manille (Agence Fides) – Exprimer la solidarité aux responsables religieux du Myanmar, lancer un appel en faveur de la paix et de la restauration de la démocratie dans le pays : telle est l'intention d'une lettre ouverte signée par 12 Cardinaux asiatiques, membres de la Fédération des Conférences épiscopales d'Asie, lesquels s'adressent à leur « cher frère, le Cardinal Bo », en partageant la douleur et l'angoisse et en exprimant son plein soutien aux responsables religieux birmans.
« Nous nous unissons à vous, alors que vous conduisez à Dieu votre peuple en prière en vue d'une résolution rapide du conflit et afin que tous puissent voir la voie en direction d'une solution condamnant la violence militaire contre des civils innocents » indique la lettre parvenue à l'Agence Fides. Le texte est signé par Leurs Eminences les Cardinaux Malcolm Ranjith (Sri Lanka), Oswald Gracias (Inde), Thomas Aquino Manyo Maeda (Japon), Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij (Thaïlande), Cornelius Sim (Brunei), Ignatius Suharyo (Indonésie), Orlando Quevedo (Philippines), John Tong Hon (Hong Kong), George Alencherry (Eglise syro malabare, Inde), Baselios Cleemis Thottunkal (Eglise syro malankare, Inde), Patrick D’Rozario (Bengladesh) et Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun (Laos).
Les Cardinaux réaffirment : « La violence n'est jamais une solution. La force ne représente jamais une solution. Elle est seulement à l'origine de plus de douleur et de souffrances, de plus de violence et de destruction. Nous demandons vivement à tous les responsables religieux au Myanmar de s'unir à nous dans cette prière pour la paix, en cet appel pour la paix et dans la mise en œuvre d'efforts pour la paix ».
S'adressant ensuite aux responsables du coup d'Etat militaire, le texte remarque : « Il y a trop de colère, trop de violence, trop d'effusion de sang, trop de souffrance et de douleur infligées à une population qui aime la paix et ne cherche que l'unité, l'harmonie et une possibilité pour progresser dans la liberté ».
Les signataires ont exhorté les militaires du Myanmar en ces termes : « De grâce, débutez un dialogue afin de trouver une solution, une manière d'aller de l'avant. L'image d'une religieuse agenouillée dans les rues de Yangon qui implore la déposition des armes est imprimée dans les esprits du monde entier ». En affirmant leur pleine confiance dans le peuple non-violent du Myanmar, les Cardinaux déclarent : « Nous savons que les personnes aiment la paix et ne cherchent qu'une opportunité de progrès. Elles ont été respectueuses de la loi et ont collaboré avec les autorités. Pour le moment, elles ne désirent que l'harmonie et la fin de la violence ».
S'unissant aux appels répétés en faveur de la fin des violences provenant d'organismes et de responsables mondiaux tels que le Conseil de Sécurité de l'ONU, le Pape François et l'Association des Nations du sud-est asiatique (ASEAN), le texte affirme : « Nous, Cardinaux d'Asie, nous unissons pour adresser un fervent appel à toutes les parties intéressées : militaires, hommes politiques, manifestants, responsables religieux et Eglise : paix, paix, paix, La paix est possible et elle est nécessaire ».
En conclusion, le message affirme : « L'Asie est un continent de paix et d'espérance, de liens familiaux cordiaux. Nous sommes une unique famille. Nous tous voulons vous aider mais vous devez commencer à le faire chez vous. La paix est possible ! ».
Après le coup d'Etat du 1er février dernier et les manifestations pacifiques pour la démocratie violemment réprimées qui ont suivi, l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), « groupe indépendant » qui suit l'évolution de la société birmane, a calculé que le bilan de la répression s'établirait à au moins 275 victimes. (SD-PA) (Agence Fides 24/03/2021)