ASIE/PALESTINE - Prise de position d'un groupe d'inspiration chrétienne sur les prochaines élections, « une occasion incontournable pour réformer la société palestinienne »

jeudi, 11 mars 2021 proche-orient   eglises orientales   zones de crise   politique   géopolitique   corruption  

Ramallah (Agence Fides) – Les élections nationales proclamées par le Président palestinien Mahmud Abbas représentent « une réponse objective à un besoin de la société palestinienne et une chance pour réaliser les réformes nécessaires afin d'inaugurer une nouvelle phase de notre histoire ». C'est ce que souligne un document/appel diffusé par Kairos Palestina, groupe de chrétiens palestiniens de diverses confessions s'étant constitué en 2009 comme instrument de réflexion et de proposition politique autour de la question palestinienne et des perspectives de dépassement de l'état de conflit avec Israël.
Le document insiste sur l'urgence de surmonter des urgences et des conflits internes dans le camp palestinien afin d'unir les forces et de soutenir avec une autorité et efficacité renouvelée les requêtes des palestiniens dans le cadre des négociations régionales et mondiales. « Les élections – remarquent les membres de Kairos Palestina – peuvent constituer une occasion pour recomposer et organiser la réalité palestinienne malgré la longue division et les formes de corruption qui ont émergé parmi nous ». Kairos Palestina précise ne représenter aucun parti politique et adresse ses propositions à toutes les parties en cause, les invitant à « prendre leurs responsabilités et à fournir leur contribution propre afin d'émanciper la Palestine de toutes les restrictions à laquelle elle est soumise. Le document énumère ainsi des points-clefs sur lesquelles toutes les forces politiques palestiniennes devraient converger si elles veulent réellement contribuer à la construction d'une « société palestinienne sur des bases modernes ». Entre autres choses, il est demandé aux diverses forces en présence de « ne renoncer à aucun des principes nationaux palestiniens et de valoriser le droit international en tant qu'instrument visant à faire respecter le droit des palestiniens à l'autodétermination ». L'idéal vers lequel tendre est celui de la création d'un « Etat civil et démocratique gouverné par une loi respectant les droits fondamentaux et les opinions de tous, garantissant de surcroît la liberté de conscience, de pensée, d'expression, d'action politique et la sécurité personnelle, économique et sanitaire, y compris au travers d'un système d'assistance sanitaire complet pour tous les citoyens ». L'Etat palestinien – indique encore le texte de Kayros Palestina – devra assurer à tous le plein exercice des droits de citoyenneté, en préservant les citoyens de toute discrimination concernant la religion ou les questions de sexe, garantissant les droits et l'égalité des femmes et en adoptant des lois spéciales pour soutenir la famille et la protection de l'environnement. Dans le texte, il est plusieurs fois fait référence à l'urgence de combattre la plaie de la corruption en garantissant la séparation des pouvoirs législatifs et exécutifs et de l'autorité judiciaire. Le document s'achève par un appel à participer aux élections afin de profiter de ce qui semble une chance à ne pas perdre afin de lancer d'authentiques processus de réforme au sein de la société politique palestinienne. « Nous avons connu – indique encore le texte – des jours difficiles. Nous vivons encore actuellement des jours difficiles. Nous ne devons par suite pas nous permettre de nous replier sur nos intérêts personnels ou de nous faire freiner par la corruption ».
Parmi les auteurs du premier document diffusé par Kairos Palestina en 2009 figurait également Atallah (Theodosios) Hanna, Archevêque grec orthodoxe de Sébaste, du Patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem.
Aux prochaines élections législatives palestiniennes, prévues pour le 22 mai prochain comme l'a déjà indiqué l'Agence Fides (voir Fides 23/02/2021), au moins 7 des 132 sièges seront réservés à des candidats chrétiens.
Le mandat du Conseil législatif palestinien est théologiquement de quatre ans mais les dernières élections législatives palestiniennes ont eu lieu en janvier 2006. A cette occasion, la loi électorale en vigueur réservait à des candidats chrétiens 5 sièges parlementaires. L'année suivante, eut lieu l'affrontement militaire entre le Fatah – auquel appartient le Président Abbas – et le mouvement politique islamique Hamas – qui prit le contrôle de la bande de Gaza. Après la reprise des rapports entre les deux organisations, à la mi-janvier, le Président Abbas a annoncé la date des prochaines élections législatives, à avoir le 22 mai, et présidentielles, prévues quant à elle pour le 31 juillet, lesquelles seront suivies par l'élection du Conseil national palestinien, le 31 août suivant. (GV) (Agence Fides 11/03/2021)


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