ASIE/PAKISTAN - Liberté sous caution pour le ravisseur de la jeune catholique enlevée, convertie de force et mariée selon le rite islamique

samedi, 19 décembre 2020 conversion   minorités religieuses   violence  

Karachi (Agence Fides) – Un tribunal de premier degré de Karachi a accordé la liberté sous caution au ravisseur de la mineure catholique Arzoo Raja, fixant ladite caution à 500.000 roupies pakistanaises (environ 2.700 €uros). Ses complices, tels que l'imam qui a célébré le mariage infantile et les assistants du ravisseurs, ont eux aussi été astreints à cette même caution. C'est ce que l'Agence Fides a appris de l'avocat de la famille d'Arzoo Raja, Maître Mohammad Jibran Nasir. Commentant avec amertume cette décision, l'avocat explique : « Nous présenterons un recours. La décision du juge est arrivée le 17 décembre après que les avocats du ravisseur de 44 ans de la mineure chrétienne, Ali Azhar, aient présenté une demande de liberté sous caution ».
La nouvelle de la concession de la liberté sous caution au principal inculpé, Ali Azhar, et à ses complices attriste et blesse les minorités religieuses du Pakistan. Dominic D'Souza, activiste chrétien qui suit l'affaire, met en garde contre les effets de la disposition. « Il n'existe pas de justice pour les minorités au Pakistan. Arzoo Raja n'est maintenant plus en sécurité. Ils iront sûrement la trouver au foyer où elle se trouve. Ils pourront l'intimider. Elle et sa famille ont besoin de protection ».
L'activiste musulman Osama Mehtab apprécie les efforts de Maître Mohammad Jibran Nasir visant à faire rendre justice à la famille d'Arzoo Raja, et remarque : « Continuez à lutter pour la justice. Des personnes comme vous œuvrent pour sauver notre dignité et nous faire éprouver moins de honte et d'embarras pour les injustices qui concernent les minorités religieuses ».
La jeune catholique de 13 ans Arzoo Raja a été enlevée par un musulman de 44 ans, Ali Azhar, qui l'a convertie de force à l'islam et l'a contrainte à se marier avec lui (voir Fides 21/10/2020). L'affaire a été portée devant la Haute Cour du Sindh qui, après avoir disposé des examens médicaux pour prouver l'âge d'Arzoo Raja, a déclaré nul le mariage, le considérant un cas de mariage infantile. Arzoo Raja a été envoyée dans un foyer géré par le gouvernement alors que la Haute Cour a renvoyé en jugement les inculpés devant un tribunal de premier degré de Karachi (voir Fides 23/11/2020).
Le procès, débuté au tribunal le 9 décembre dernier, voit comme principal inculpé le ravisseur d'Arzoo Raja, Ali Azhar, aux sens de l'article 376 du Code pénal pakistanais, pour avoir violé une mineure et avoir enfreint le Sindh Child Marriage. Ses complices, inculpés également, sont les collaborateurs et témoins du mariage qui ont permis que le dessein criminel puisse se réaliser (voir Fides 11/12/2020). (AG-PA) (Agence Fides 19/12/2020)


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