ASIE/PAKSITAN - Acquittement en appel d'un chrétien condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour blasphème

mardi, 15 décembre 2020 blasphème   droits fondamentaux   minorités religieuses   islam   justice  

Lahore (Agence Fides) - Imran Masih, chrétien de 37 ans, de Faisalabad, a été acquitté en appel par la Haute Cour de Lahore laquelle a modifié la décision prise en première instance. Dans ce cadre le tribunal avait condamné Imran Masih à la réclusion criminelle à perpétuité pour blasphème. C'est ce que communique à l'Agence Fides Maître Khalil Tahir Sindhu, avocat catholique qui a pris à cœur le cas et défendu l'inculpé comme de nombreux autres chrétiens pakistanais accusés injustement de blasphème.
« Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la justice, pour les chrétiens, pour le pays. Nous sommes heureux de l'issue favorable du procès qui, finalement, reconnaît la liberté à un innocent. Cependant l'amertume est là : il suffit de rappeler que le cas a subi plus de 70 reports au tribunal. Imran Masih est demeuré en prison injustement pendant 12 ans. Il n'a pas pu saluer ses parents, tous deux morts pendant son incarcération, et a perdu une partie de sa jeunesse enfermé pour un crime qu'il n'avait pas commis » déclare à Fies l'avocat dans le cadre d'un commentaire à chaud.
Vu la répétition de cas de ce genre, l'avocat remarque : « Il faut continuer à lutter, à tous les niveaux, afin de modifier cette loi injuste sur le blasphème. Depuis trop longtemps, il en est fait un usage abusif et souvent les chrétiens en sont des victimes innocentes. Il faut remarquer que, jusqu'en 1986, il n'existait pas au Pakistan de cas d'accusations de blasphème. Depuis 1986 – lorsque le Général Zia-ul-Haq promulgua la loi en question – des cas de blasphèmes ont fleuri partout mais, dans la majeure partie des cas, ils sont totalement faux et instrumentaux ».
Imran Masih se trouve en détention depuis le 1er juillet 2009. En janvier 2010, il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour blasphème, sachant que les accusations qui pesaient contre lui étaient totalement fausses et inventées. En effet, l'un de ses voisins l'avait accusé d'avoir brûlé un exemplaire du coran. Le jeune homme a été victime d'un piège. En effet, en nettoyant son magasin, il voulait en effet se débarrasser de livres écrits en arabe – langue qu'il ne comprend pas – et pour cela il avait demandé à un voisin de les examiner pour savoir si les livres en question ne traitaient pas d'arguments religieux ou de prière islamique. Le voisin avait assuré qu'il n'en était rien et ainsi Imran Masih les avait-il brûlés. Par la suite, il a été victime d'une plainte pour blasphème déposée par ce même voisin liée à la destruction d'un exemplaire du coran. (PA) (Agence Fides 15/12/2020)

Le chrétien Imran Masih, acquitté en appel par la Haute Cour de Lahore

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