ASIE/PAKISTAN - Jeune catholique enlevée, convertie et mariée de force laissée en foyer d'accueil par décision de la Haute Cour du Sindh

lundi, 23 novembre 2020 droits fondamentaux   enfance   mariage   justice   minorités religieuses   discrimination   epouses enfants  

Arzoo (au centre) sauvée par la police et conduite en foyer d'accueil

Karachi (Agence Fides) – La Haute Cour du Sindh a ordonné qu'Arzoo Raja, catholique mineure enlevée convertie de force à l'islam et soumise à des noces elles aussi forcées (voir Fides 21/10/2020), demeure près le foyer d'accueil géré par les services sociaux du gouvernement. Au cours de l'audience de ce jour, 23 novembre, le juge n'a pas accordé à la jeune fille de retourner dans sa famille d'origine, disposant qu'elle devra rester au sein de la structure susmentionnée. Si d'un coté la décision l'arrache définitivement à celui qui l'avait enlevée, le fait qu'elle ne retourne pas dans la maison où elle est née provoque la déception des catholiques. La famille d'Arzoo Raja, en accord avec ses défenseurs, présentera un recours devant la Cour Suprême du Pakistan afin d'obtenir la garde de leur fille.
« Nous nous attendions à ce qu'elle soit confiée à sa famille. Par le passé, dans certains cas, les mineures avaient été restituées à leur famille. Le juge a ordonné de faire demeurer Arzoo Raja dans le foyer d'accueil où elle vit actuellement tant qu'elle le souhaitera. Nous demandons encore à la magistrature de confier la garde de la mineure à ses parents » déclare à l'Agence Fides le Père Saleh Diego, Vicaire général et Directeur de la Commission Justice et Paix de l'Archidiocèse de Karachi, après la décision de la Haute Cour du Sindh.
Le Père Saleh Diego affirme en outre : « Le tribunal devrait considérer qu'il s'agit d'une mineure qui a subi un violent traumatisme et se trouve sous pression après son enlèvement, sa conversion forcée et le mariage avec l'homme qui l'a violée » (voir Fides 24/10, 03 et 09/11/2020). « Nous demandons le respect de nos droits de citoyens pakistanais » a-t-il déclaré.
Maître Jibran Nasir, avocat musulman chargé par les parents d'Arzoo Raja de suivre son cas, explique à Fides : « La Haute Cour du Sindh a rejeté les instances présentées par Azhar Ali, le ravisseur d'Arzoo Raja. Elles affirmaient que le mariage était légal, que la garde de la jeune femme appartenait à son mari et demandait à ce que ce dernier soit acquitté de tous les chefs d'inculpation. Il faut noter qu'aucune décision n'a été prise en faveur du ravisseur ».
L'avocat poursuit : « Le tribunal, lors de sa précédente audience, avait déclaré illégal le mariage et maintenues les accusations faites dans le cadre de la plainte déposée contre Azhar Ali. Après l'audience de ce jour, en application de l'article 375 § 5 du Code pénal du Pakistan, la Cour a validé les accusations de viol sur personne de moins de 16 ans, délit pouvant être puni par une réclusion criminelle à perpétuité ou par la peine capitale ».
L'avocat ajoute : « La Cour a confirmé qu'Arzoo demeurera au foyer d'accueil et a ordonné au Ministère de l'Intérieur du Sindh de nommer une personne du Département d'Assistance sociale qui rencontrera la jeune fille pour une assistance psychologique et faciliter son parcours d'instruction. C'est un progrès dans la mesure où Arzoo Raja est sauve. Maintenant, nous ferons notre possible et présenterons un recours devant la Cour Suprême afin que la jeune fille retourne à vivre avec ses êtres chers ». (AG-PA) (Agence Fides 23/11/2020)


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