Rome (Agence Fides) - Sortir de la spirale mortelle de la guerre civile est possible. C’est ce que signifie le choix de deux pays africains : Burundi et Sierra Leone, comme premiers bénéficiaires du programme de développement de la Commission pour la consolidation de la paix, un nouvel organisme des Nations Unies chargé d’apporter de l’aide aux Etats sortis d’un récent conflit.
Une information souvent légère et superficielle a contribué à créer dans l’opinion publique internationale l’image d’une Afrique meurtrie par des guerres endémiques, comme par une malédiction ancestrale aux origines mystérieuses. Les guerres africaines sont au contraire le produit de problèmes spécifiques, intérieures et extérieures à l’Afrique, qui peuvent être résolus. Le choix des deux pays africains de la part du nouvel organisme de l’ONU est donc significatif et donne des motifs d’espérance pour résoudre aussi les autres conflits du continent.
La Sierra Leone est sortie en 2002 de presque 10 ans de guerre civile, marquée par des atrocités contre la population civile, y compris le crime de l’utilisation d’enfants-soldats. La semaine dernière, l’ex président libérien Charles Taylor a été extradé à l’Aja, en Hollande, pour être jugé par le Tribunal Pénal International pour l’appui donné à la guérilla de la Sierra Leone, responsable des plus grands crimes commis contre la population.
Au Burundi la guerre civile a éclaté en 1993. La signature des accords de paix d’août 2000, confirmés ensuite à Dar es Salaam en avril 2003, a sanctionné la fin de la lutte armée pour les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD), le principal groupe rebelle à majorité Hutu. Les ex rebelles ont été encouragés à faire partie du gouvernement de transition et en février 2005 la nouvelle Constitution a été approuvée par référendum. Les élections pour le renouvellement du parlement et des administrations locales ont eu lieu les mois suivants, et les partis Hutu sont sortis vainqueurs. Le 18 juin à Dar es Salaam (Tanzanie) un premier accord de trêve a été signé entre le gouvernement burundais et les rebelles du FNL (Forces Nationales de Libération), le dernier mouvement de guérilla du pays (cf Fides 19 juin 2006).
La Commission pour la consolidation de la paix a été créée le 20 décembre 2005, comme organe de consultation permanent dans le cadre de la nouvelle structure des Nations Unis. Le nouvel organe a pour but d’aider les pays sortis d’un conflit à porter à terme avec succès la difficile phase de transition de la guerre à la paix. La Commission est formée de 31 pays et inclut comme observateurs le Fond Monétaire Internationale et la Banque Mondiale. Le Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan, a affirmé que “la Commission représente un symbole d’espérance et de persévérance: espérance pour les millions de personnes du monde entier qui luttent pour maintenir la société dans laquelle elles vivent sur la voie fragile de la paix, et persévérance pour que soit surmontées les énormes difficultés à maintenir ce résultat nouveau dans la durée”.
Annan a souligné que “la responsabilité des Nations Unies est d’aider les Etats et la société à se relever des dévastations de la guerre, pour éviter la réapparition de la violence”. Le Secrétaire Général de l’ONU a noté qu’“il y a eu une diminution du nombre des conflits. Mais en même temps, nous avons assisté à un nombre inacceptable d’accords de paix rompus dans les 5 ans qui ont suivi la guerre civile : ainsi les pays concernés retombent-ils dans la violence”. Selon Annan la cause de cette situation est à rechercher dans “le manque de fonds, l’absence de coordination internationale et la tendance des acteurs internationaux à se retirer trop vite des missions de paix”. (L.M.) (Agence Fides 26/6/2006 lignes 43 mots 631)