ASIE/IRAQ - Déclarations du Patriarcat de Babylone des Chaldéens sur l'expulsion de citoyens irakiens du territoire des Etats-Unis

mardi, 21 juillet 2020 migrants   politique   société   citoyenneté  

Bagdad (Agence Fides) – Le Patriarcat de Babylone des Chaldéens, avec à sa tête S.Em. le Cardinal Louis Raphaël I° Sako, suit avec préoccupation l'affaire des irakiens résidant depuis longtemps aux Etats-Unis qui sont rapatriés dans leur pays natal parce que n'ayant pas encore obtenu les documents nécessaires pour obtenir la nationalité américaine ou parce qu'accusés de délits. Dans un communiqué diffusé le 20 juillet, le Patriarcat de Babylone des Chaldéens a qualifié cette mesure de rapatriement disposée par l'Administration américaine d'inhumaine et immorale dans la mesure où elle frappe des personne résidant aux Etats-Unis depuis de nombreuses années, contraintes parfois à se séparer de leur famille ou à emmener avec eux en Irak des enfants nés aux Etats-Unis ne parlant pas l'arabe, exposant l'ensemble de la famille à un risque d'isolement social et à un manque de travail et donc de moyens de subsistance. La prise de position du Patriarcat de Babylone des Chaldéens, diffusé au travers de ses canaux officiels, espère un changement d'avis de l'Administration américaine, qui préserve les droits et la tranquillité familiale des irakiens potentiellement victimes de ces mesures d'expulsion.
Le 2 juillet, la Cour Suprême des Etats-Unis a rejeté l'instance introduite par un groupe consistant d'irakiens afin de solliciter la suspension des mesures d'expulsion et de rapatriement forcé en Irak prises à leur encontre par l'autorité judiciaire américaine.
L'affaire concerne quelques 1.400 irakiens résidant aux Etats-Unis, certains depuis longtemps frappés de mesures d'expulsion émises après un procès et une condamnation au pénal. Nombre d'entre eux affirment dans les recours présentés pour se soustraire aux mesures d'expulsion que leur rapatriement forcé en Irak les expose au risque de subir « tortures et persécutions ». Jusqu'à quelques années en arrière, les gouvernements irakiens eux-mêmes s'opposaient aux rapatriements forcés de leurs ressortissants résidant aux Etats-Unis et frappés de mesures d'expulsion. La situation a changé à compter de juin 2017 en vertu des nouvelles normes en matière d'immigration mises en place par l'actuelle Administration. Ces normes portèrent en juin 2017 notamment à l'arrestation de 114 irakiens de la part de l'Immigration and Custom Enforcement (ICE, agence fédérale responsable du contrôle de la sécurité de frontières et de l'immigration ». Au cours des semaines suivantes, ainsi qu'eut à l'indiquer l'Agence Fides (voir Fides 25/07/2017), le juge Mark Goldsmith de Detroit a bloqué provisoirement mettant en évidence que les charges pénales pesant sur nombre des irakiens menacés d’expulsion – cités par l’Agence de l’immigration (ICE) pour justifier les mesures d’éloignement du territoire américain – étaient en réalité des cas « dormants », dont l’utilisation était évidemment instrumentale. En réalité, dès avant les tentatives de résistance judiciaire du juge Goldsmith, le rapatriement forcé des irakiens résidant aux Etats-Unis se basait sur l'accord déjà signé entre l'Administration américaine et le gouvernement irakien qui avait accepté d'accueillir un certain nombre de ses ressortissants soumis à mesures d'expulsion des Etats-Unis afin de permettre à l’Irak de sortir de la liste des pays potentiellement exportateurs de terroristes. (GV) (Agence Fides 21/07/2020)


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