AFRIQUE/NIGER - Début du 23ème mois de captivité pour le missionnaire italien enlevé au Niger en septembre 2018

jeudi, 16 juillet 2020 enlèvement   missionnaires   ordres religieux  

Niamey (Agence Fides) – « On croit aveuglément que seul l'usage des armes et du sang versé peuvent obtenir la paix et ce qui se passe au Sahel, avec des morts, des blessés, des évacués, des réfugiés ou des personnes enlevées, en est un exemple tangible et mesurable. Ceci est cependant la paix des armes, une paix de sable. Le Père Maccalli a, depuis toujours, eu recours exclusivement aux armes de la paix » écrit à l'Agence Fides le Père Mauro Armanino de la Société des Missions africaines, 22 mois après l'enlèvement de son confrère, le Père Pierluigi Maccalli de sa mission de Bomoanga (voir Fides 18/09/2018). « Il est bon de rappeler les armes que le Père Maccalli avait importé en Afrique occidentale où il s'est trouvé à réaliser sa vocation missionnaire – écrit le Père Armanino. Déjà en Côte-d’Ivoire et précisément à Bondoukou, petite ville sise à plus de 400 Km de la capitale économique, Abidjan, il avait réalisé un centre d'accueil pour handicapés. De nombreuses personnes, et en particulier des enfants, avaient pu se lever et marcher avec dignité après avoir été opérées aux jambes au centre spécialisé de Bonoua – raconte le missionnaire. Il les conduisait lui-même en voiture, après les avoir accueillis, reconnus et convaincus à tenter le voyage en vue d'une possible guérison. Ils revenaient chez eux en marchant, parfois avec des béquilles et, par quelque miracle, avec leurs jambes, provoquant stupeur et imitation. Les enfants, auparavant cachés par honte ou crainte par leurs parents, venaient au grand jour, certains d'être aidés. Cette même arme – poursuit le Père Armanino – le Père Maccalli l'a portée au Niger dès son arrivée. Son attention envers les malades, ceux qui n'avaient pas suffisamment de nourriture et d'eau pour vivre dignement, la priorité accordée à ceux qui n'intéressaient personne parce que pauvres et paysans perdus dans la savane à la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, citoyens invisibles d'un pays qui les considère doublement étrangers parce qu'en grande partie chrétiens ».
Rappelant tout le bien jusqu'ici fait par son confrère enlevé, le Père Armanino conclut en soulignant que « le Père Maccalli savait bien qu'en l'absence de justice, de liberté, de vérité et de dignité, aucun chantier de paix n'aurait jamais pu voir le jour. L'option pour les pauvres a été pour lui une conséquence de la folie évangélique. La « basilique » de laquelle il était fier et qui a probablement contribué à son enlèvement, était l'église qui trouve dans les pauvres la seule richesse qui lui est permise. En réalité, son arme de la paix était les pauvres. Maintenant, en ces 22 mois de captivité, c'est lui-même, parce qu'il est sans défense, qui constitue l'arme de paix la plus puissante pouvant amener la paix au Niger ». (MA/AP) (Agence Fides 16/07/2020)


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