Caritas Burkina Faso
Ouagadougou (Agence Fides) – Au cours de ces prochains mois, plus de 2,2 millions de burkinabés risquent de mourir de faim à cause des conflits en cours et des conditions climatiques extrêmes (voir Fides 30/05/2020). En 2020, le nombre des personnes frappées par le très grave manque de nourriture est trois fois supérieur à ce qu'il était l'an dernier. C'est ce qu'indique, dans un message à l'Agence Fides, le Père Constatin Sere, Directeur de la Caritas du Burkina Faso, qui affirme par ailleurs que « le monde a oublié la crise au Sahel. Des pays tels que le Burkina Faso se trouvent à affronter une série de défis et en l'absence d'aides, les personnes souffrent terriblement. Les évacués n'ont accès ni aux denrées alimentaires ni à l'eau, essentielle tant pour boire que pour l'hygiène personnelle ».
De la note parvenue à l'Agence Fides, il ressort que le pays est devenu l'épicentre d'un conflit régional dramatique qui a déjà causé plus d'un million d'évacués. « Il s'agit de l'une des vagues d'évacuations qui évolue le plus rapidement au monde, laquelle laisse des centaines de milliers de personnes sans nourriture, sans eau et sans refuge adapté » indique le document.
Le Père Sere a en outre déclaré qu'avec l'approche de la saison des pluies, les conditions des évacués se font encore plus critiques en ce que la majeure partie d'entre eux ne dispose pas d'un abri adapté pour affronter les tempêtes, les vents forts et les inondations qui se produiront au cours des trois ou cinq prochains mois.
Pour soutenir quelques zones en situation particulièrement critique, la Caritas a lancé un projet de 600.000 €uros afin de fournir aux évacués et aux familles qui les accueillent des aides alimentaires outre à une contribution financière jusqu'à la fin d'octobre 2020. Le projet, qui vise à aider quelques 50.000 personnes, se concentrera principalement sur les Diocèses de Kaya, Fada N'Gourma, Nouna et Dédougou. Les colis de vivres offerts à quelques 1.500 familles contiendront de la nourriture suffisante pour un mois.
Ainsi que l'indique le Père Sere, tous les burkinabés et les évacués en particulier continuent à espérer dans la paix et dans un retour à la normalité. « Si vous demandez à un évacué ce qu'il désire par dessus tout, il vous répondra qu'il désire retourner dans son village d'origine. Je crains que cela n'arrivera pas de si tôt dans la mesure où les violences ne semblent pas devoir diminuer. Malgré l'engagement pris par l'Etat, les groupes armés continuent à semer la terreur et à briser des vies dans notre pays ».
« L'avenir est préoccupant mais nous continuons à reposer notre foi en Dieu et dans l'amour de nos frères et sœurs du monde entier » conclut le Directeur de la Caritas.
Jusqu'à une époque récente, la paix régnait au Burkina Faso mais depuis désormais quatre ans, des groupes armés opérant le long de sa frontière nord et dans l'est du pays continuent à tuer et à terroriser la population, provoquant une grave instabilité dans le pays. (AP) (Agence Fides 04/07/2020)