AFRICA/SUD SUDAN - Appel des responsables chrétiens contre la violence et le mépris à l'encontre du caractère sacré de la vie

samedi, 20 juin 2020 politique   violence   oecuménisme  

Juba (Agence Fides) – « Nous sommes profondément peinés par l'escalade de la violence survenue dans presque l'ensemble des Etats de notre pays. Nous déplorons fortement l'augmentation des pertes en vies humaines et la destruction des biens des populations déjà appauvries par les conflits existant dans le pays ». C'est ce qu'affirment dans une déclaration les responsables religieux du Conseil des églises du Soudan du Sud (SSCC).
« Dieu nous garde et nous tiendra pour responsables du mépris de la sainteté de la vie » avertissent les responsables chrétiens dans leur déclaration signée par sept membres du SSCC dont S.Exc. Mgr Stephen Ameyu Martin, Archevêque de Juba.
L'organisme oecuménique a invité le gouvernement à trouver le moyen de bloquer les affrontements en cours dans diverses zones du pays et d'embrasser la paix.
« Nous dénonçons avec force les violences survenant au Greater Jonglei, Ruweng, Warrap, Greater Yei, Lakes et en d'autres lieux de la République du Soudan du Sud, dont Gumba Sherikhat », affirment les responsables des principales confessions chrétiennes présentes dans le pays, lesquels demandent « au gouvernement de transition d'unité nationale (Revitalized Transitional Government of National Unity (R-TGONU)) et à tous les groupes d'opposition de mettre un terme à la violence dévastatrice avec effet immédiat ».
Les responsables du SSCC demandent en outre au gouvernement et à l'opposition de demeurer fidèles aux accords qu'ils ont signé et de garantir leur pleine et entière application » mais aussi de choisir des cadres et des dirigeants des institutions sur la base de leurs compétences et non pas sur celle de jeux de pouvoir et d'intérêts partisans.
La population est elle aussi invitée à faire ce qui est de son ressort, en se repentant de ses péchés et surtout en se pardonnant réciproquement.
« Nous assurons à notre peuple que l'Eglise demeurera fidèle à son appel divin et à son ministère de réconciliation et nous continuerons à prier et à oeuvrer pour notre pays, parce que nous croyons qu'il existe encore beaucoup d'espérance pour nous et que le Soudan du Sud vaincra. Ne baissons pas les bras ! » concluent les responsables chrétiens.
Le Revitalized Transitional Government of National Unity (R-TGONU) a été formé le 22 février dernier. Le terme revitalisé (revitalized) se réfère au fait que le nouvel exécutif reprend en partie celui formé en 2011 au sein duquel le Président était Salva Kiir Mayardit et l'un des Vice-présidents son rival direct, Riek Machar. En 2013, ce dernier fut accusé de tentative de coup d'Etat, accusation qui marqua le début d'une guerre civile. Après diverses tentatives de conciliation, le pays est parvenu en février dernier à la formation d'un nouveau gouvernement national d'unité nationale qui devra porter le Soudan du Sud à de nouvelles élections. Malheureusement, les semences de tant d'années de guerre ont produit dans différentes zones du pays la formation de différents groupes armés et une recrudescence de tensions ethniques et tribales qui, associée aux jeux de pouvoir internes au gouvernement, n'ont pas encore permis le retour de la paix. (L.M.) (Agence Fides 20/06/2020)


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