AMERIQUE/COLOMBIE - Déclarations de l’Evêque de Quibdò sur la croissance du virus de la violence, l’abandon de l’Etat et la corruption outre la pandémie

mercredi, 10 juin 2020 droits fondamentaux   groupes armés   violence   pauvreté  

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Déclarations de l’Evêque de Quibdò sur la croissance du virus de la violence, l’abandon de l’Etat et la corruption outre la pandémie

Chocò (Agence Fides) – « Outre la pandémie, le Chocò souffre de la croissance du virus historique de la violence, de l'abandon de l'Etat et de la corruption ». C'est ce qu'indique, dans un communiqué du Diocèse de Quibdò, l'Ordinaire du lieu, S.Exc. Mgr Juan Carlos Barreto Barreto, auquel s'associent d'autres institutions pour faire preuve de leur préoccupation quant à l'escalade systématique du conflit armé en cours dans le département du Chocò, en Colombie.
« Maintenant, cette réalité, en rien nouvelle, est toujours moins remarquée parce que le problème de la pandémie de Covid-19 absorbe presque entièrement les agendas des principaux moyens de communication et de l'opinion publique, rendant invisibles les grands problèmes historiques de la violence, de l'abandon de l'Etat et de la corruption qui continuent à provoquer le plus grand dommage à nos communautés » poursuit le texte transmis à l'Agence Fides.
Les auteurs du texte montrent les hauts niveaux de violence urbaine intéressant la ville de Quibdò, qui a enregistré la mort violente de 75 personnes au cours des cinq premiers mois de cette année. De même, ils établissent une liste des « grandes plaies » qui affligent le Chocò depuis des décennies et portent actuellement à des violations des droits fondamentaux au sein des communautés d'origine africaine, indigènes, et métisses, sans que cela soit pris en compte par les organismes gouvernementaux afin que des solutions soient trouvées à ces problèmes.
D'autre part et face à l'effondrement du système sanitaire provoqué par la diffusion du corona virus dans cette zone du pays, ils lancent un appel urgent à la communauté internationale afin d'obtenir rapidement le soutien nécessaire pour surmonter ce moment dramatique.
Enfin, ils demandent la réouverture des négociations avec les guérilleros « et la mise en place de mécanismes transitoires pour la comparution en justice d'autres acteurs armés et l'application de l'accord final entre le gouvernement et les « FARC » qui comprend un chapitre ethnique ».
La déclaration en question a été signée par le Diocèse de Quibdó, le Haut Conseil communautaire de l'Association paysanne intégrale d'Atrato-COCOMACIA, la table des indigènes du Chocò, le Forum interethnique de solidarité du Chocò, le Réseau départemental des femmes et la Commission territoriale des garanties du Chocó. (CE) (Agence Fides 10/06/2020)


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