VATICAN - Le Pape Benoît XVI lors de la solennité du Saint-Sacrement : “L’Hostie est la manne par laquelle le Seigneur nous nourrit, elle est vraiment le pain du ciel, par l’intermédiaire duquel Il se donne lui-même”

Cité du Vatican (Agence Fides) - Jeudi 15 juin, Solennité du Saint-Sacrement, le Pape Benoît XVI a célébré la messe sur le parvis de la Basilique Saint-Jean de Latran, puis a conduit la procession eucharistique vers la Basilique Sainte Marie Majeure, où il a donné sa bénédiction eucharistique. Pendant l’homélie, le Pape a invité les fidèles à méditer sur les « signes » du pain et du vin : « Jésus, comme signe de sa présence, a choisi du pin et du vin. Par chacun des deux signes il se donne entièrement, et non pas seulement une partie de lui. Le Ressuscité n’est pas partagé. Il est une personne qui, par l’intermédiaire des signes, se rapproche de nous et s’unit à nous. Mais les signes représentent chacun à sa façon un aspect particulier de Son mystère, et par leur manifestation, nous parlent pour que nous apprenions à comprendre un peu mieux le mystère de Jésus Christ ».
L’hostie consacrée est « le type de pain et de nourriture le plus simple, fait seulement d’un peu de farine et d’eau. Ainsi elle apparaît comme la nourriture des pauvres, les premiers auxquels le Seigneur a destiné son rapprochement » a expliqué le Pape. Pendant la messe le pain est défini comme « fruit de la terre et du travail des hommes », en tant qu’il contient le travail quotidien de celui qui cultive la terre, sème, récolte, et enfin prépare le pain. « Cependant le pain n’est pas simplement et seulement notre produit, une chose faite par nous ; il est le fruit de la terre et donc aussi un don, a poursuivi le Pape. Parce que le fait que la terre porte un fruit n’est pas notre mérite ; seul le Créateur pouvait la rendre fertile ». L’eau aussi, dont on a besoin pour préparer le pain, est un don de Dieu : « A une période où l’on parle de la désertification et où nous entendons davantage parler du danger que des hommes et des animaux meurent de soif dans ces régions sans eau, nous nous rendons de nouveau compte de la grandeur du don de l’eau, et combien nous sommes incapables de nous en procurer tout seuls. Alors, si l’on regarde de plus près, ce petit morceau d’Hostie blanche, ce pain des pauvres, nous apparaît comme une synthèse de la création ».
Le message du signe du pain est aussi un autre message : « Dans le pain fait de grains moulus se cache le mystère de la Passion - a expliqué le Saint Père. La farine, le grain moulu, présuppose la mort et la résurrection du grain. En étant moulu et cuit il porte en soi encore une fois le mystère même de la Passion. C’est seulement en mourant qu’il peut ressusciter, qu’arrive le fruit et la nouvelle vie ». L’Eglise primitive a trouvé dans le pain un autre symbolisme encore : « devenir un pain de grains moulus est un processus d’unification. Nous-mêmes, aussi nombreux que nous soyons, nous devons devenir un seul pain, un seul corps, nous dit Saint Paul. Ainsi le signe du pain devient espérance et devoir ».
« Le signe du vin nous parle aussi - a poursuivi Benoît XVI. Tandis que le pain renvoie à la simplicité et au pèlerinage, le vin exprime la délicatesse de la création : la fête de joie que Dieu veut nous offrir à la fin des temps est dès maintenant anticipée par ce signe. Mais le vin parle aussi de la Passion : la vigne doit être taillée plusieurs fois pour être ainsi purifiée ; le raisin doit mûrir sous le soleil et la pluie doit être tombée : c’est seulement de cette façon que mûrit un bon vin ».
Enfin le Saint-Père a invité les fidèles à regarder surtout le signe du pain : « l’Hostie est la manne par laquelle le Seigneur nous nourrit - elle est vraiment le pain du ciel, par lequel Il se donne lui-même. Dans la procession nous suivons ce signe et ainsi nous le suivons Lui-même. Et nous le prions : Guide-nous sur les routes de notre histoire ! Montre davantage à l’Eglise et à ses pasteurs le juste chemin ! Regarde l’humanité qui souffre, qui erre incertaine parmi de nombreuses interrogations ; regarde la faim qui la tourmente physiquement et psychiquement ! Donne aux hommes du pain pour le corps et pour l’âme ! Donne-leur du travail ! Donne-leur la lumière ! Donne-leur toi-même ! Purifie et sanctifie-nous tous ! Fais-nous comprendre que c’est seulement par la participation à ta Passion, par le « oui » à la croix, au renoncement, aux purifications que tu nous imposes, que notre vie peut mûrir et atteindre son véritable accomplissement. Réunis-nous de tous les confins de la terre. Rends ton église unie, rends unie l’humanité déchirée ! Donne-nous ton salut ! Amen ! » (S.L.) (Agence Fides 16/6/2006 - lignes 52, mots 845)