AFRIQUE/TANZANIE - Religieuses en première ligne en faveur de l’instruction des jeunes filles issues de familles pauvres

samedi, 8 février 2020 instruction   ecole   jeunes   elèves   droits fondamentaux  

Dar es Salaam (Agence Fides) – En Tanzanie, étudier relève encore d’un privilège. Bien que formellement l’instruction soit promue par les autorités publiques, pour les jeunes, il est compliqué de fréquenter l’école de manière régulière. Parmi les problèmes qui limitent l’accès à l’instruction se trouve le manque d’écoles dans les zones rurales du pays. De 2005 à ce jour, le gouvernement tanzanien a accompli des progrès importants afin de renforcer l’accès à l’enseignement secondaire,en s’engageant à construire de nouveaux établissements.
Toutefois, dans certaines zones reculées du pays, les élèves doivent parcourir jusqu’à 25 Km pour arriver en classe, sans compter que sont toujours plus nombreux ceux qui renoncent à poursuivre leurs études à cause des trop forts coûts des transports, des uniformes et des livres. Selon les données de la Banque mondiale, moins d’un tiers des jeunes filles parvient au terme du premier cycle de l’enseignement secondaire alors que 30% de la population tanzanienne sont analphabètes, un chiffre qui atteint les 50 à 60% au sein des zones rurales.
Ceux qui en souffrent le plus sont les jeunes filles des familles les plus pauvres qui, une fois arrivées à 18 ans, souvent sont contraintes à se marier et par suite à interrompre leurs études. A cela vient s’ajouter la dure sélection réalisée par les institutions scolaires qui imposent de sévères examens pour passer de l’école primaire au collège et du collège au lycée.
Dans ce contexte, revêt une importance particulière l’œuvre des religieuses de Saint Joseph de Chambéry qui, depuis quelques années, ont ouvert à Songea le Centre Saint Joseph de Chambéry. « Né comme pensionnat – explique à l’Agence Fides Sœur Marielena Aceti, Conseillère générale de la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Chambéry – il s’est transformé en une structure qui offre accueil et assistance aux jeunes vulnérables provenant de familles particulièrement pauvres. Les religieuses les aident à poursuivre leurs études. Au fil du temps, l’institution a acquis une grande crédibilité tant au niveau régional que national. Ce n’est pas un hasard di les autorités tanzaniennes l’ont officiellement reconnu comme œuvre caritative ».
Au cours de ces derniers mois, le centre est devenu à tous les effets un organisme sans but lucratif indépendant de la Congrégation religieuse. De cette manière, il pourra œuvrer plus facilement avec les écoles, les organisations éducatives et sociales du pays. « Travailler en réseau – poursuit la religieuse – nous permettra d’améliorer la condition des jeunes filles et facilitera leurs études ».
Entre temps, les résultats obtenus sont excellents. « En 2019 – conclut Sœur Aceti – 14 jeunes filles ont pris leur équivalent baccalauréat et toutes avec d’excellentes moyennes. Elles ont reçu de nombreux prix pour les notes obtenues. Toutes poursuivront leurs études à l’Université. L’objectif est de parvenir à faire d’elles des professionnelles en mesure d’aider leur pays et leurs communautés en tant que médecins, avocates, infirmières, enseignantes ».
A cet effort, participent également de nombreuses communautés, religieuses et laïques, en Italie et dans d’autres nations en collectant des fonds qui permettent à ces jeunes filles d’étudier. « C’est également grâce aux donations – indique encore la religieuse – que nous pouvons continuer à soutenir cette structure. Il nous plait de penser qu’un fil rouge de solidarité unit notre pays (l’Italie NDT) à la Tanzanie ». (EC) (Agence Fides 08/02/2020)


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