ASIE/INDE - Remis en liberté sous caution les cinq chrétiens innocents incarcérés en Orissa

jeudi, 28 novembre 2019 persécutions   violence   légalité   droits fondamentaux  

New Delhi (Agence Fides) – La Cour Suprême de l’Inde a ordonné la remise en liberté sous caution de cinq chrétiens du district de Kandhamal, dans l’Etat de l’Orissa, lesquels sont incarcérés depuis 11 ans. Ils sont injustement accusés et ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir participé à l’organisation du meurtre du responsable hindou Swami Laxmanananda Saraswati en aout 2008. Ce meurtre fut, pour les extrémistes hindous, le prétexte pour débuter les massacres antichrétiens de 2008 à Kandhamal.
Les cinq chrétiens en question - Bhaskar Sunamajhi, Buddhadeb Nayak, Durjo Sunamajhi, Munda Badamajhi et Sanathan Badamajhi – ont obtenu la caution de la part de la Haute Cour après que leurs demandes aient été renvoyées à plusieurs reprises. Au cours de ces derniers mois, la Cour Suprême avait déjà accordé la liberté sous caution à deux autres des chrétiens arrêtés dans ce cadre, Gornath Chalenseth et Bijay Kumar Sanseth. Les sept chrétiens avaient été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité en octobre 2013 après un procès ayant duré six ans devant la Haute Cour de l’Orissa.
Obtenir la liberté sous caution pour les sept chrétiens a été le résultat d’un effort incessant de partisans, d’autorités ecclésiales, d’activistes pour les droits fondamentaux et de prières dans tout le pays.
Maitre Colin Gonsalves, avocat et fondateur de l’ONG Human Rights Law Network, qui conduit une équipe de représentants légaux engagée dans la défense des chrétiens de Kandhamal, déclare à Fides : « Nous sommes heureux d’avoir obtenu la caution et qu’ils puissent passer Noel avec leurs familles ».
« Il s’agit d’une grande victoire de la vérité et de la justice à Kandhamal » a commenté pour l’Agence Fides le journaliste Anto Akkara, auteur du livre enquête de succès « Who Killed Swami Laxmamananda? » (Qui a tué Swami Laxmamananda? NDT) lequel innocente les chrétiens.
« La question n’est pas close. Pour l’heure, il n’existe qu’une disposition de liberté sous caution et ceci après 11 ans. Maintenant, l’attention doit revenir sur la Haute Cour de l’Orissa, où est en cours un procès en appel. Les innocents doivent être acquittés dans ce cadre » affirme le journaliste.
Anto Akkara a également lancé en 2016 une pétition sur le site Internet www.release7innocents.com. Chaque signature génère automatiquement quatre courriels instantanés adressés au Ministre de la Justice indien, au Président de l’Union indienne, à la Haute Cour de l’Orissa et à la Commission nationale pour les Droits fondamentaux. Anto Akkara a également produit en 2018 un documentaire intitulé « Innocents Imprisoned » (Innocents emprisonnés NDT) à l’occasion du X° anniversaire des faits de Kandhamal. Il remarque que « seule une enquête indépendante peut révéler la conspiration politique se trouvant derrière la fraude de Kandhamal, laquelle a porté à l’homicide de Swami Laxmanananda, 81 ans. Cela ouvrira la voie à l’identification et à la punition des véritables coupables et au dédommagement des innocents » a-t-il affirmé.
John Dayal, activiste pour les droits fondamentaux, déclare quant à lui à Fides : « S’ouvre maintenant la question des chrétiens et pasteurs arrêtés ou condamnés sous de fausses accusations de conversions forcées ou frauduleuses ».
L’homicide de Swami Laxmanananda et de quatre autres membres de son Ashram dans le district de Kandhamal le 23 aout 2008 avait été qualifié par les extrémistes hindous du Sangh Parivar de « conspiration chrétienne ». La vague de violence à l’encontre des chrétiens qui s’ensuivit fit 100 morts, 56.000 sans-abri, portant également au saccage ou à l’incendie de 300 églises et de 6.000 maisons de chrétiens. (SD) (Agence Fides 28/11/2019)


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