AMERIQUE/NICARAGUA - Le dialogue, solution de la crise malgré les prisonniers politiques encore détenus, les églises assiégées et les fidèles agressés

vendredi, 21 juin 2019 situation sociale   politique   eglises locales   violence  

Twitter

Le dialogue, solution de la crise malgré les prisonniers politiques encore détenus, les églises assiégées et les fidèles agressés

Managua (Agence Fides) – Plus de 430 jours ont passé depuis le début de la crise au Nicaragua (voir Fides 20/04/2018), mais, le 18 juin a été confirmée la nouvelle selon laquelle des prisonniers politiques se trouvent encore dans les prisons du gouvernement. Selon les autorités, ceux qui sont détenus ne sont pas des prisonniers politiques mais des détenus de droit commun.
Malheureusement, la tension dans le pays ne diminue pas et elle a même augmenté après les événements de la dernière semaine : le siège mis devant les églises par des groupes paramilitaires violents qui ont agressé et arrêté de nombreux catholiques à Leon, Masaya et Managua. Ainsi que l’indiquent des sources catholiques dont Vatican News, « les faits relatés par le porte-parole de la Cathédrale, le Père Victor Morales, indiquent que des groupes de civils liés au gouvernement se sont réunis hors de la Cathédrale Dimanche dernier. A la fin de la Messe, alors que des Paroissiens portaient le drapeau national, les groupes ont commencé à lancer des pierres et des cailloux qui ont frappé des personnes, provoquant le chaos et l’énervement à l’intérieur de la Cathédrale de Managua ». Au cours de la célébration de la Messe également qui marquait l’anniversaire de l’assassinat de l’enfant de chœur Sandor Dolmus (voir Fides 10/12/2018), célébrée en la Cathédrale de Leon, se sont vérifiés des actes de violence qui ont provoqué de nombreux blessés.
Cette situation de nouvelles violences et provocations n’a pas été commentée officiellement par la Conférence épiscopale (CEN) mais certains Evêques ont dénoncé les faits, y compris aux organismes internationaux. Selon des sources de Fides, « l’absence de réponse (de la CEN) constitue une forme de prudence dans un conflit qui implique maintenant tous les secteurs du pays. L’Eglise propose toujours le dialogue mais elle sera toujours aux côtés des victimes des injustices ».
Mgr Rolando Álvarez, dans un message à Fides via Twitter a écrit hier : « Le temps est à l’unité. Il est temps que l’unité cherche la démocratie au Nicaragua. Il est temps que les travailleurs, les paysans, les employés s’assoient à la même table y compris en partant des différences ». « Le peuple est le véritable constructeur de son histoire. Ce peuple a un visage, un nom, une identité, une dignité. Il est passé désormais le temps où d’autres ont décidé à sa place. Que le Corps et le Sang du Christ nous aident dans cette mission titanesque mais possible ! ».
Hernán Salinas, Vice-président de la Commission pour le Nicaragua de l’OEA, a affirmé que la situation dans le pays constitue l’un des points de l’ordre du jour de la 49ème Assemblée générale de l’OEA, qui se tiendra à Medellin (Colombie) du 26 au 28 juin.
Le 19 juin, Human Rights Watch (HRW) avait invité les gouvernements des Amériques et d’Europe à imposer des sanctions au Président nicaraguayens Daniel Ortega et à au moins cinq hauts fonctionnaires de la sécurité pour la répression de la contestation ayant débuté en avril 2018. « Daniel Ortega n’a pas montré de réel engagement de rendre la justice aux victimes de la brutale répression entreprise par la police nationale et par des voyous armés au cours des protestation de 2018 » a déclaré José Miguel Vivanco, Directeur pour les Amériques d’HRW.
Les protestations contre les réformes de la sécurité sociale ont débuté l’an dernier et sont montées en puissance jusqu’à demander la sortie de scène du Chef de l’Etat et des élections anticipées. Les manifestations ont fait l’objet de pressions de la part des forces de sécurité et des milices progouvernementales, provoquant au moins 325 morts, plus de 2.000 blessés alors que 52.000 personnes ont fui le pays selon la Commission interaméricaine des droits fondamentaux. (CE) (Agence Fides 21/06/2019)


Partager: