AMERIQUE/BRESIL - Assassinat du Président du Syndicat des Travailleurs ruraux dans un contexte de violence croissante en Amazonie

vendredi, 14 juin 2019 indigènes   droits fondamentaux   violence   eglises locales  

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Assassinat du Président du Syndicat des Travailleurs ruraux dans un contexte de violence croissante en Amazonie

Parà (Agence Fides) – Le Réseau ecclésial pan amazonien (REPAM) du Brésil répudie l’action violente et l’attaque ayant eu pour victime le énième responsable social, à savoir Carlos Cabral Pereira, Président du Syndicat des Travailleurs ruraux (STR) de Rio Maria, dans le sud-est de l’Etat du Parà, assassiné par balles dans l’après-midi du 11 juin. Carlos Cabral Pereira avait déjà été la cible d’une attaque en 1991, lorsqu’il avait été blessé dans une embuscade.
Selon le rapport de la Commission pastorale de la terre (CPT), intitulé « Conflitos no Campo », en 2018, 49% des 1.489 conflits enregistrés sur le terrain au Brésil se sont vérifiés dans la région amazonienne. Des 960.630 personnes impliquées dans ces conflits, 62% (599.084) se trouvent en Amazonie, l’Etat du Parà étant en tête en ce qui concerne le nombre d’homicides et de tentatives de meurtres.
« Face à cet épisode et à nombre d’autres cas d’homicides liés aux conflits agraires dans l’Etat, nous demandons que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires dans le cadre de l’enquête et de la résolution du cas, outre à mettre en place des politiques publiques garantissant et protégeant tant d’hommes et de femmes qui, chaque jour, se trouvent menacés dans les campagnes » peut-on lire dans le communiqué parvenu à Fides.
« Nous exprimons notre solidarité à la faille de Carlos Cabral Pereira, à ses amis et compagnons de lutte et à tous les responsables menacés et poursuivis dans les campagnes, spécialement à Rio Maria, appelée de manière informelle « la terre de la mort annoncée » et nous demandons que les pouvoirs publics agissent avec détermination dans la lutte contre l’impunité de sorte que, de cette manière, la violence dans la région cesse » conclut le communiqué.
Selon une note du Parquet fédéral, avec Carlos Cabral Pereira, le nombre des responsables du STR assassinés passe à quatre, le premier en 1985, un autre en 1990 et le dernier en 1991. La violence dans cette zone du Brésil a contraint la CPT à dédier une section de son rapport annuel à ces chiffres, données et situations qui confirment l’importance de la figure des responsables sociaux parmi les paysans de la forêt brésilienne et l’abandon de la part de l’Etat qui ne les protège pas.
La CPT a dû créer l’Atlas des conflits en Amazonie pour illustrer cette situation terrible et irrésolue. Sur le territoire du seul Brésil, il concerne les Etats d’Acre, d’Amapa, d’Amazonie, de Tocantins, du Parà, de Rondonia, de Roraima, du Mato Grosso et de Maranhão. Les communautés sentent fortement cette violence comme un affront fait à leur type de vie et à la coexistence pacifique. Depuis l’assassinat de Sœur Dorothy Stang, missionnaire, en 2005 (voir Fides 10/07/2017), ils ressentent qu’il s’agit également une violence dirigée contre les représentants de l’Eglise. (CE) (Agence Fides 14/06/2019)


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