AFRIQUE/REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE - Prise de position de l’Archevêque de Bangui contre les groupes armés

samedi, 8 juin 2019 groupes armés   paix  

Bangui (Agence Fides) – « Il est temps pour nous d’enterrer nos haches de guerre. Les vrais problèmes, je peux le dire haut et fort, c’est les routes exécrables, les écoles n’ayant pas d’enseignants qualifiés. Les fondations éducatives du pays sont encore fragiles. Et encore, les problèmes de dispensaire. Il n’y a pas de médecins, au mieux des infirmiers. Ce n’est pas avec les groupes armés qu’on résoudra ces problèmes sociaux » a affirmé S.Em. le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui, en répondant à la question d’un journaliste portant sur la création d’un nouveau groupe armé en République centrafricaine.
Le 28 mai, un communiqué a en effet annoncé la constitution du Parti du Rassemblement de la Nation Centrafricaine (PRNC), une formation née de la scission du Rassemblement Patriotique pour le Renouveau de la Centrafrique (RPRC), l’un des 14 groupes armés signataires avec le gouvernement de Bangui des accords de Khartoum visant à ramener la paix et un minimum de stabilité dans le pays (voir Fides 05/02/2019). On craint que la nouvelle formation n’entende contraindre par la force le gouvernement de Bangui de faire des concessions en l’accueillant aux négociations aux côtés des groupes armés déjà existants.
« Comme aujourd’hui 15, demain 16 et 17. Là, on vient de signer l’accord de paix de Khartoum avec 14 groupes armés. Vous voulez qu’on fasse un deuxième Khartoum pour signer encore un accord ? » s’est exclamé le Cardinal au cours de la conférence de presse tenue à Bangui à son retour de Rome.
Le Cardinal a en outre condamné le massacre perpétré le 21 mai dans trois villages de Paoua, dans l’ouest du pays, attribué aux membres du groupe armé 3R, lequel a fait officiellement 34 morts.
« Ces actes barbares ne traduisent pas l’expression du peuple centrafricain qui aspire à la paix » a déclaré le Cardinal, qui a lancé un appel afin que justice soit faite ». « Nul n’est au-dessus de la loi et que justice soit rendue à ces victimes-là. Que ceux qui ont posé les actes en répondent ».
Selon le Cardinal, rendre la justice aux victimes aide à faire progresser la cause de la paix en ce que « cela va apaiser. Il faut aider les gens à faire leur deuil sinon on restera avec nos frustrations et on pense que comme la loi, comme le gouvernement et la communauté internationale sont faibles, les gens se lèveront pour se faire justice eux-mêmes ». (L.M.) (Agence Fides 08/06/2019)


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