AMERIQUE/MEXIQUE - La violence dans l’Etat de Morelos, facteur compromettant l’avenir des jeunes selon l’Evêque de Cuernavaca

jeudi, 23 mai 2019

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Mexico (Agence Fides) – Au classement 2019, parmi les 10 villes les plus violentes du monde, se trouvent, en tête du classement Acapulco e Tijuana. Dans celui des 50 villes les plus violentes du monde, viennent s’ajouter Ciudad Victoria, Tamaulipas, Ciudad Juarez, Chihuahua, Irapuato et Guanajuato.
Dans un entretien accordé à l’Agence Fides, S.Exc. Mgr Ramón Castro Castro, Evêque de Cuernavaca, a évoqué les violences présentes à l’intérieur de l’Etat de Morelos. « Dans les statistiques des crimes à fort impact pour 100.000 habitants, notre petit Etat est l’un des principaux et se trouve toujours parmi les dix premiers en ce qui concerne les enlèvements, les délits et la production et distribution de drogue sur son territoire ».
Mgr Castro affirme que, parmi les éléments caractérisant la violence dans l’Etat, se trouvent l’impunité et la corruption. « Des bandes criminelles se sont divisées le territoire, contraignant au paiement de taxes forfaitaires près de 75% des entreprises de Morelos. En outre, la corruption des dix dernières années de gouvernement a permis aux bandes criminelles de sévir librement ».
« Parmi ces bandes, les « colombiens » - poursuit l’Evêque – constituent un groupe installé dans l’Etat de Morelos qui se livre au recyclage d’argent sale. Ils prêtent de l’argent aux pauvres et aux nécessiteux à des taux d’intérêts très élevés et lorsque les personnes ne paient pas leurs dettes, ils les rouent de coups ou les tuent ».
« Dans les projets de la micro criminalité rentre également le recrutement de jeunes à la recherche d’un emploi. La plupart du temps, les chômeurs sont impliqués de force, subjugués et menacés de voir mourir les membres de leur famille s’ils n’obéissent pas aux ordres impartis. Dans ce contexte, l’Eglise cherche à servir les victimes et les familles des victimes au travers de la Pastorale de la Consolation et des Centres d’écoute, où elles sont assistées et suivies par des professionnels spécialisés qui les aident à affronter leurs souffrances et leurs tragédies » commente Mgr Castro.
« La criminalité organisée – poursuit-il – devient actuellement un véritable cancer dans tout l’Etat. Voici deux semaines, sur la place principale de la ville, connue sous le nom de Zócalo, deux hommes d’affaires ont été assassinés en public, en plein jour et deux autres personnes ont été blessées dans ce cadre. Hors de notre Séminaire, à Paloma de la Paz, trois personnes ont été tuées et dans les environs, ce sont deux coiffeurs qui ont perdu la vie. La majeure partie de ces homicides sont intervenus suite à un défaut de paiement (de la « protection » NDT) ».
« En ce qui concerne les activités pastorales, cette année encore nous avons organisé la marche pour la paix. Tous les jours à midi, nous prions l’Angelus en invoquant la paix dans les cœurs des familles, le travail et une réelle construction de la paix dans l’Etat de Morelos et dans toute l’Eglise. La prochaine marche aura lieu le 1er juin ».
L’Etat de Morelos a été l’un des plus touchés par le séisme du 19 septembre 2017. Des 320 édifices de culte endommagés, 189 ont été reconstruits sont près de la moitié. Mgr Castro exhorte toute l’Eglise à « ne pas demeurer indifférente aux situations de douleur de leurs frères parce que tous les catholiques sont un corps unique. Ce qui arrive aux membres touche le cerveau et le cœur. Nous nous en remettons à la prière pour parvenir à la paix et à la justice dont nous avons besoin ». (PM/AP) (Agence Fides 23/05/2019)


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