AMERIQUE/NICARAGUA - Troisième évaluation de l’état des droits et libertés fondamentaux de l’UPR

jeudi, 16 mai 2019 droits fondamentaux   situation sociale   politique  

Fides

Troisième évaluation de l’état des droits et libertés fondamentaux de l’UPR

Genève (Agence Fides) – L’assassinat de 325 nicaraguayens de la part du régime de Daniel Ortega à compter du 18 avril 2018, la torture des prisonniers politique et les atteintes brutales à la liberté d’expression ont été constatés hier par des organisations nationales et internationales pour les droits fondamentaux comme par les Délégations diplomatiques dans le cadre de l’évaluation du Nicaragua de la part de l'Annual Periodic Review (UPR, Universal Periodic Review), au Palais des Nations de Genève.
L’UPR a été créé par l’Assemblée générale de l’ONU le 15 mars 2006 et constitue l’un des éléments clefs pour rappeler aux Etats leurs responsabilités en matière de respect des droits et libertés fondamentaux. L’UPR a lieu tous les quatre ans et consiste en une évaluation du respect des traités, accords et lois signés par les pays membres de l’ONU ainsi que de la suite donnée aux recommandations formulées par les diverses nations. Les trois rapports à la base de l’UPR sont : un document officiel présenté par l’Etat objet de l’évaluation, un rapport d’experts et de groupes de travail internationaux, y compris les missions diplomatiques des Nations unies et les informations fournées par les organisations pour les droits fondamentaux au niveau national et international.
Le Nicaragua est l’un des 14 Etats examinés pour la troisième fois par le groupe de travail UPR : la première et la deuxième révision ont eu lieu en février 2010 et mai 2014. Cette année-là, le Nicaragua avait accepté 161 recommandations, « nombre desquelles continuent à être particulièrement importantes dans le cadre de la crise actuelle » selon le Haut-Commissariat des Nations unies. « La situation par rapport à la dernier évaluation a changé de manière drastique et une évaluation rigoureuse suite aux nombreuses violations des droits fondamentaux subies par le peuple du Nicaragua » a expliqué une source diplomatique à la presse internationale.
Les organisations pour les droits fondamentaux ayant siège à Genève ont indiqué de manière préliminaire avoir reçu plus de 60 rapports, des dizaines de plaintes et de notes sur la situation des droits et libertés fondamentaux dans le pays sous le régime du Président Ortega.
L’Agence Fides a reçu l’intervention du représentant du Saint-Siège, S.Exc. Mgr Ivan Jurkovic, Observateur du Saint-Siège à l’ONU, lequel a déclaré : « Le Saint-Siège espère que les parties qui participent au dialogue parviennent à le poursuivre afin de trouver une solution à la situation actuelle. Le Saint-Siège s’engage, avec l’Eglise catholique locale, à collaborer avec les institutions afin d’assurer la paix dans l’ensemble du Nicaragua ».
Ensuite, l’Archevêque s’est livré à quelques recommandations : « Offrir une instruction publique aux enfants, et en particulier à ceux qui vivent dans les zones rurales. La police, l’armée et les institutions de la justice doivent respecter la loi, en limitant les activités des forces militaires à la sécurité. Les mauvais traitements doivent être absents des prisons. Le droit au rassemblement public et la liberté de la presse doivent être respectés. L’assistance sanitaire doit être garantie à tous, sans exclusion pour motifs politiques et la liberté du personnel sanitaire doit être respectée ».
Le groupe de travail UPR entend approuver les recommandations au Nicaragua demain, 17 mai, et le résultat de cet examen devrait, selon les prévisions, être rendu public au cours de la 34ème session du Conseil des droits fondamentaux de novembre prochain. (CE) (Agence Fides 16/05/2019)


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