AMERIQUE/COLOMBIE - Signature de la part du Chef de l’Etat de l’accord avec indigènes et paysans relatifs au Cauca après les exhortations de l’Eglise

mardi, 9 avril 2019 indigènes   situation sociale   eglises locales  

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Signature de la part du Chef de l’Etat de l’accord avec indigènes et paysans relatifs au Cauca après les exhortations de l’Eglise

Cauca (Agence Fides) – Le Président colombien, Ivan Duque, a signé le 6 avril à Popayán, capitale du département de Cauca, les accords avec les indigènes et les paysans de la zone appelée Minga sociale. Etaient également présents à la promulgation le Vice-président, Marta Lucía Ramírez, et un certain nombre de ministres. Les manifestants, un groupe important de la population, avaient bloqué pendant 27 jours la voie principale du sud du pays, dénommée panaméricaine, en demandant au gouvernement de respecter les promesses de développement local faites dès 1999. Des problèmes de grande importance encore irrésolus comme la réforme agraire, le remplacement des cultures, le manque d’assistance sanitaire et d’accès à la scolarité dans la zone ont contraint les habitants à provoquer une paralysie de la zone pour attirer l’attention du gouvernement central.
Après les violents affrontements du 3 avril à Cauca, où un manifestant a trouvé la mort et six autres ont été blessés grièvement, le Maire de Pasto, Pedro Vicente Obando, avait demandé à rencontrer S.exc. Mgr Oscar Urbina, Président de la Conférence épiscopale, dans le but de demander formellement la médiation de l’Eglise pour chercher à promouvoir le dialogue entre les communautés indigènes de Cauca et le Président Duque.
Le 15 mars, l’Eglise, par l’intermédiaire de l’Evêque de Popayán et des Vicaires apostoliques de Guapi et de Tierradentro, les juridictions ecclésiastiques sur le territoire desquelles se trouve celui de Cauca, avaient insisté sur la demande de « progresser dans la construction d’un peuple réconcilié et pacifique ». « La construction des relations sociales à Cauca requiert la confiance en l’autre – avaient-ils déclaré à la presse – et la méfiance porte souvent à l’inimitié », soulignant le besoin de « signes stables de sincérité et d’une grande capacité de dialogue ».
Le gouvernement s’est engagé à investir 823 milliards de pesos (soit environ 235.000 €uros) dans la zone indigène de Cauca – Conseil régional indigène de Cauca (CRIC), les destinant aux paysans, à leurs plans d’habitation, aux nouvelles terres, aux routes et aux mécanismes de protection, de réparation et de restitution aux victimes. En effet, après le conflit armé avec la guérilla et le trafic de drogue, de nombreuses familles de paysans sont demeurées sans aucune ressource après la destruction des champs de coca et l’abandon des militaires. L’accord prévoit en outre une nouvelle rencontre en mai pour vérifier la présence des autorités gouvernementales sur le terrain et le développement de la zone.
La lettre des Ordinaires du Cauca envoyée à Fides en fin mars s’achevait en ces termes : « Il existe des problèmes qui demandent une réponse immédiate. D’autres situations demandent à être coordonnées et requièrent un travail projeté vers l’avenir. La route devient plus fructueuse lorsque nous sommes ouverts pour recevoir les contributions de tous et que nous fixons des objectifs de long terme qui cherchent à atteindre le bien de tous les habitants de Cauca ». (CE) (Agence Fides 09/04/2019)


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