AFRIQUE/MADAGASCAR - Forte prise de position de l’Eglise après la mort du Père Ratodisoa, victime d’une brutale agression après avoir porté la communion à un malade

mercredi, 20 février 2019

Antananarivo (Agence Fides) – L’Eglise catholique monte au créneau. Suite au décès du Père Nicolas Ratodisoa, victime d’une attaque à main armée à Mahitsy le 9 février et a succombé à ses blessures cinq jours plus tard, l’Archidiocèse d’Antananarivo, par le biais de S.Exc. Mgr Odon Razanakolona, a annoncé qu’il allait déposer une plainte contre le décès de ce prêtre qui œuvrait au centre de formation Soanavela.
Selon le Père Ludovic Rabenatoandro, Vicaire général de l’Archidiocèse d’Antananarivo, qui a fait état du témoignage rendu par le Père Ratodisoa quelques jours avant de mourir, aux alentours de 18.30 du 9 février, alors qu’il se trouvait sur sa motocyclette, il a été arrêté par des bandits sur la route pour Mahitsy, un petit centre rural sis à 30 Km seulement de la capitale. Le prêtre rentrait au centre de Soanavela après avoir porté la communion à un malade.
Après lui avoir extorqué le liquide qu’il possédait, ont ouvert le feu sur le prêtre en tirant dans le dos. Une fois à terre, ils en ont piétiné le corps, qui a également été pris à coups de pieds. Avant de quitter les lieux, les bandits ont ouvert le feu une seconde fois contre lui, le frappant à la colonne vertébrale.
Dans le cadre de cette embuscade routière, une seconde personne a également trouvé la mort.
Mgr Odon Razanakolona a accusé la police d’être inefficace et complice, affirmant que certains agents de police sont connivents avec les criminels, auxquels ils loueraient leurs armes. Dans le cas de l’embuscade dont a été victime le Père Ratodisoa, l’Archevêque souligne que la gendarmerie nationale de cette commune ne répondait pas à l’appel de détresse de la population, ne se rendant que tardivement sur le lieu de l’embuscade. Cette situation ne serait pas isolée parce qu’auparavant dans d’autres attaques dans les environs de la commune, la population de Mahitsy aurait déjà porté plainte contre ce manque de réactivité.
La Commission épiscopale Justice et Paix a exhorté elle aussi la police à adopter des mesures pour combattre efficacement l’insécurité croissante qui caractérise le pays.
Pour l’instant, huit personnes sont déjà arrêtées dans le cadre de cette affaire. Sur décision du secrétaire de la gendarmerie nationale auprès du ministère de la Défense, le premier responsable de la gendarmerie de Mahitsy a déjà été destitué de son poste alors que certains gendarmes de cette localité feraient actuellement l’objet des enquêtes par rapport à cette attaque. (L.M.) (Agence Fides 20/02/2019)


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