AFRIQUE/NIGER - Le Père Maccalli, témoin de la foi au Christ malgré sa détention

vendredi, 15 février 2019

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Gaya (Agence Fides) – « Le Père Maccalli, même s’il est prisonnier, vit et témoigne la foi au Christ. Je suis convaincu que sa présence, la force de sa foi, la sérénité qui l’a toujours caractérisée, constitue un témoignage fort. La Parole de Dieu, personne ne peut l’enchainer disait Saint Paul. Même enchainé, le Père Maccalli réalise son apostolat et illumine le chemin de foi de l’Eglise au Niger. Le Père Maccalli rend témoignage par tout son esprit, comme il l’a toujours fait. Il profitera également de cette occasion ». C’est ce qu’affirme de manière éplorée dans une note transmise à Fides le Père Domenico Arioli, confrère du Père Maccalli, le missionnaire italien de la Société pour les Missions africaines enlevé au Niger voici quatre mois (voir Fides 18/09/2018). Le Père Arioli s’occupe depuis 2017 de la Paroisse de Gaya, l’une des trois de la région de Dosso, dans le sud du pays, non loin de la frontière avec le Bénin, une région relativement tranquille à la différence d’autres au Niger. « L’enlèvement du Père Maccalli a certainement modifié de nombreuses activités pastorales au sein du Diocèse » raconte dans la note envoyée à Fides le Père Marco Prada SMA.
« A Gaya et à Dosso, nous pouvons nous déplacer sans escorte même si la prudence a augmenté. Chez de nombreux missionnaires européens existe un fort sentiment d’incertitude. Certains ont déjà été rappelés par leurs Supérieurs. C’est la même angoisse que celle qui frappa la zone voici cinq ans lorsque nos églises brulaient. Cependant, lorsque l’on vit avec les personnes dans un esprit de partage et de solidarité, la peur diminue. C’est même la population qui prend votre défense » raconte le Père Arioli.
Il continue : « Ma communauté chrétienne est composée de 200 personnes environ, en majorité des immigrés. Les autorités locales et la présence des forces de sécurité contrôlent la pénétration des groupes radicaux et violents, le djihadisme provenant du nord ou des infiltrations de Boko Haram en provenance du Nigeria sont inconnus ici ».
Le prêtre a d’excellents rapports avec les responsables islamiques, généralement membres de la confraternité la plus répandue en Afrique occidentale, la Tidjaniyah, qui pratique un islam modéré et tolérant. Toutefois, il se déclare préoccupé par une nouvelle génération d’imams, s’étant formée dans les pays arabes. « Ces pays offrent des bourses d’études aux jeunes nigériens qui veulent devenir imams. Une fois revenus au Niger, ils prêchent un islam agressif, un djihad qui n’est pas seulement combat spirituel contre le péché mais surtout un combat extérieur. Au travers de la radio, on entend certains prédicateurs employer des tons préoccupants et la liberté laissée par l’Etat en ce qui concerne la diffusion de ces discours est étonnante ».
Se référant à l’enlèvement du Père Maccalli, le Père Arioli ajoute : « Nous avons éprouvé une sensation d’impuissance. Une autre attaque contre l’Eglise ? Aujourd’hui encore, nous nous posons certaines questions : qui se trouve derrière l’enlèvement ? Quels projets et quelles machinations ? En effet, personne ne nous a contacté pour demander une rançon et nous nous demandons pourquoi ». Le Père Arioli apprécie beaucoup la solidarité des responsables musulmans qui ont déclaré « porter avec vous cette souffrance ». (DA/AP) (Agence Fides 15/02/2019)


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