AFRIQUE/OUGANDA - Contestations suite à l’usage d’images de femmes pour promouvoir le tourisme

mardi, 12 février 2019

Kampala (Agence Fides) – « Winston Churchill déclara que l’Ouganda est la perle de l’Afrique et en tant que catholiques, nous sommes habitués à chanter que notre pays est la perle de l’Afrique. Cependant, l’Ouganda n’est pas parvenu à trouver rien de mieux que de montrer aux touristes que nos épouses, nos mères et nos jeunes filles comme attractions touristiques » a affirmé le Père Gaetano Batanyenda, prêtre ougandais, prenant position à propos du concours de beauté « Miss Curvy Ouganda » lancé le 5 février par le Ministre du Tourisme, Godfrey Kiwanda, dans le cadre du programme promotionnel Tulambule visant à attirer des visiteurs étrangers. La lauréate de ce concours sera proclamée en juin prochain.
« Nous disposons de femmes douées de dons naturels qui sont extraordinaires à regarder. Pourquoi ne pas utiliser ces personnes dans le cadre d’une stratégie pour promouvoir notre tourisme ? » a déclaré le Ministre du Tourisme en présentant l’initiative qui a cependant immédiatement suscité des protestations de la part des associations féminines et des responsables et représentants des différentes fois religieuses présentes en Ouganda.
Parmi eux, se trouve le Père Batanyenda qui, dans une conférence de presse, n’a pas usé de demi-mot pour dénoncer l’initiative du Ministre du Tourisme », qu’il a qualifié de « disciple de Satan ». Le prêtre s’est par ailleurs déclaré préoccupé par le fait que les femmes pourraient consulter des sorciers locaux pour remporter le concours ainsi que par une augmentation du tourisme sexuel et de la prostitution.
L’archevêque anglican Stanley Ntagali a lui aussi dénoncé le concours en le qualifiant de « dégoûtant », alors que l’entrepreneuse et activiste Primrose Nyonyozi Murungi a lancé une pétition en ligne pour bloquer le concours, affirmant qu’il s’agit de quelque chose de « totalement inacceptable et humiliant » pour les femmes du pays.
« En Ouganda, les femmes sont agressées dans la rue. Ce qui se passe maintenant, c’est que le gouvernement confirme un stéréotype selon lequel les femmes sont des objets sexuels et qu’elles peuvent être molestées sans problème et qu’elles constituent même une ressource à exploiter pour faire croître le tourisme » a-t-elle déclaré, rappelant la plaie des agressions sexuelles et le grand nombre d’homicides de femmes commis au cours de ces derniers mois en Ouganda. (L.M.) (Agence Fides 12/02/2019)


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