AFRIQUE/COTE-D’IVOIRE - Acquittement de l’ancien Président Gbagbo et action de l’Eglise en faveur de la réconciliation nationale

mercredi, 16 janvier 2019 réconciliation  

Abidjan (Agence Fides) – « L’Eglise-Communion sera au service de la communion et de la réconciliation en Côte d’Ivoire de manière active ou ne sera pas », a déclaré S.Exc. Mgr Ignace Bessi Dogbo, Evêque de Katiola et Président de la Conférence épiscopale de Côte-d’Ivoire (CECCI) dans son discours d’ouverture de la 111ème Assemblée plénière de cette dernière, qui se tient à Man du 15 au 20 janvier.
« La réconciliation est une mission divine » confiée à l’Eglise », a ajouté Mgr Bessi, dont les paroles ont été prononcées le jour même où la Cour pénale internationale a acquitté l’ancien Président ivoirien accusé de crimes contre l’humanité, en ordonnant la libération immédiate. En compagnie de l’ancien Chef de l’Etat, a également été acquitté Charles Blé Goudé, ancien responsable du Mouvement des Jeunes patriotes, fidèle à Laurent Gbagbo.
Laurent Gbagbo avait été arrêté en avril 2011 après que les troupes françaises et celles de la Mission de l’ONU en Côte-d’Ivoire aient pris d’assaut le palais présidentiel, mettant fin à des mois d’impasse politique et institutionnelle après que l’ancien Président n’ait pas reconnu la victoire de son rival, Alassane Ouattara, aux élections présidentielles de la fin de 2010. La crise de 2010-2011 fit alors plus de 3.000 morts et marqua la fin de la guerre civile ayant éclaté le 19 septembre 1001, laissant derrière elle cependant de lourdes conséquences au sein de la société civile ivoirienne, divisée entre partisans de diverses factions politiques. L’amnistie annoncée en août dernier par le Président Ouattara à l’encontre de 800 prisonniers politiques a été saluée comme une étape importante en direction de la réconciliation nationale. Mgr Bessi a invité les autorités à continuer sur le chemin entrepris, ne laissant personne en arrière et souhaitant en outre que le dégel des biens des prisonniers politiques « ne soit pas sélectif ».
La Côte-d’Ivoire se prépare à affronter les élections présidentielles et législatives en 2020. Selon Mgr Bassi, afin que le scrutin soit véritablement libre et pacifique, il est nécessaire que les organes de garantie – Commission électorale, Cour Suprême et Conseil constitutionnel – demeurent strictement neutres.
Le Président de la CECCI a enfin réaffirmé l’engament de l’Eglise en Côte-d’Ivoire « pour faire de 2020 un rendez-vous de la célébration de la fraternité et non pas un 2020 de tous les dangers ». (L.M.) (Agence Fides 16/01/2019)


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