AMERIQUE/BRESIL - Inculturation de la liturgie et réalité indigène d’Amazonie

vendredi, 4 janvier 2019

São Gabriel da Cachoeira (Agence Fides) – Le Pape François insiste afin que l’Eglise locale ait un visage amazonien et indigène. Pour parvenir à cet objectif, est nécessaire un processus d’inculturation, l’une des possibles nouvelles voies du Synode pour l’Amazonie convoqué pour octobre prochain. S.Exc. Mgr Edson Damian, Evêque de São Gabriel da Cachoeira, souligne, dans le cadre d’un entretien accordé à l’Agence Fides, que « tous les sacrements doivent être inculturés » ainsi que l’affirme la Constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II, mais « il ne faut pas se limiter à traduire dans les langues vernaculaires les sacrements de l’Eglise. Ceux-ci doivent disposer d’une inculturation beaucoup plus profonde ».
A ce propos, l’Evêque indique à Fides que « parmi les populations indigènes du Haut Rio Negro, la Messe en langue tukano a déjà été introduite et se trouve célébrée dans différentes localités » ce qui devrait être habituel chez les peuples parlant cette langue. Il en est de même du rite du baptême, une expérience qui est également en cours dans la Prélature d’Itaituba, où vivent les Mundurukú, rappelle à Fides l’Evêque local, S.Exc. Mgr Wilmar Santin.
Après un siècle de mission parmi les Munduruku, raconte à Fides Mgr Santin, au cours des dix dernières années, « l’attention a été portée sur la construction de chapelles dans les villages et sur les célébrations dominicales de la Parole, sachant que des groupes liturgiques ont été créés ». Selon l’Evêque, « le premier pas a consisté à traduire des chants en langue Munduruku et maintenant, ce sont les membres du peuple qui composent les chants avec leurs rythmes musicaux ». Face à ces nouveaux parcours, Mgr Santin souligne qu’il serait « nécessaire d’encourager la composition de chants liturgiques dans leur langue propre, avec leurs propres rythmes ». En outre, il est nécessaire de « bien former les ministres de la Parole afin qu’ils puissent avoir de la créativité et inculturer la liturgie, en enrichissant la célébration de la Parole d’éléments de leur culture ».
Dans le Haut Rio Negro, durant la catéchèse, « nous nous efforçons de sauver les valeurs culturelles des peuples et de les insérer dans la catéchèse. Nous avons déjà recueilli près de 70 thèmes à commencer par la culture, qui complètent la catéchèse et nous avons maintenant besoin de traduire ce matériel et de le faire connaître au plus grand nombre possible de catéchistes » explique l’Evêque de São Gabriel da Cachoeira.
Mgr Santin reconnaît que « parfois, nous avons des idées dans notre tête et lorsque nous arrivons à un endroit, nous trouvons quelque chose de différent ». En ce sens, en voyant que les indigènes munduruku utilisaient beaucoup la fumée dans le cadre de leurs rituels, il pensa à introduire l’encens dans les célébrations. L’Evêque remarque également que les indigènes « célèbrent leurs fêtes de manière créative, sur la base de leur réalité et celles-ci sont devenues le jour principal du village avec la participation des localités voisines. Voila pourquoi nous étudions actuellement comment inculturer davantage ces fêtes. Il ne s’agit pas de réaliser une créativité sauvage mais une créativité inculturée et bonne » conclut l’Evêque. (LMM) (Agence Fides 04/01/2019)


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