AFRIQUE/NIGER - Fermeture de la mission de Bomoanga, anciennement desservie par le missionnaire italien enlevé en septembre dernier

lundi, 17 décembre 2018

SMA

Niamey (Agence Fides) – Trois mois ont passé depuis l’enlèvement du Père Pier Luigi Maccalli, prêtre de la Société des Missions africaines (voir Fides 18/09/2018). Aucune nouvelle certaine n’existe quant à son lieu de détention ni sur les initiatives prises pour en obtenir la libération. Sa mission de Bomoanga, au Niger, où il a œuvré pendant plus de 11 ans, a été fermée. Les missionnaires et les religieuses ont dû se réfugier dans la capitale, Niamey. Les rares chrétiens demeurés sur place sont découragés. Comment sera leur Noël cette année et comment le vivra le Père Maccalli ? « Au travers d’un certain nombre d’écrits du Père Maccalli, nous tous, ses confrères de la SMA, nous ravivons l’espérance » écrit à l’Agence Fides le Père Marco Prada, SMA.
Pour les célébrations de Noël 2013, le Père Maccalli écrivait : « Le soir, dans ma mission, je lève souvent le regard au ciel. Aujourd’hui, je comprends pourquoi il y a autant d’étoiles si lumineuses : ce sont les étoiles des innocents. Il suffit de penser que, pour le seul Niger, la malnutrition a déjà causé la mort de plus de 2.500 enfants entre janvier et septembre de cette année. Il est nécessaire de faire également mémoire de la nouvelle d’octobre dernier, à savoir la macabre découverte de 92 cadavres de migrants retrouvés à une dizaine de kilomètres de la frontière algérienne. Le camion qui les transportait était tombé en panne dans le désert nigérien. Les victimes sont 7 hommes, 37 femmes et 48 enfants. Il s’agit de la continuation du massacre des innocents depuis ce jour, lointain et toujours proche, de Bethléem. Alors aussi, ce fut un massacre d’innocents et Rachel continue à pleurer ses enfants et ne veut pas être consolée parce qu’ils ne sont plus ! Noël avec les larmes ne m’était encore jamais arrivé… mais en celles-ci, e reflètent les étoiles du ciel du Niger et immédiatement, m’apparaît un reflet de lumière » (in « Les étoiles de Bomoanga », décembre 2013).
En 2014, le missionnaire enlevé racontait : « Cette année, Noël sera célébré dans la nouvelle église, même si elle est encore en construction et que manquent encore portes et fenêtres. Pour l’instant, elle ressemble plus à une étable : chèvres et brebis s’y réfugient pour se protéger du soleil et les poules y font leurs œufs derrières les poutres et dans les angles cachés. Cependant, pour Noël, la communauté a prévu de se l’approprier pour une journée : grand nettoyage général et danses et chants de fête pour souhaiter la bienvenue parmi nous à l’Enfant Jésus » (« Crèche », décembre 2014).
A Noël 2017, le dernier passé en liberté au sein de sa communauté, le Père Maccalli invitait à ne pas renoncer à l’espérance. « La vie est un enlacement de deux fils : joies et peines. Seuls les bergers ont entendu chanter les anges dans le ciel au cours de la nuit de Noël mais nombreux sont ceux qui ont entendu la douleur des femmes de Bethléem pleurant les Saints Innocents. Noël entre larmes de joie et de douleur, qui se mêlent dans un embrassement unique, dans le fleuve de la vie. C’est ce qui se passe en mission : un enlacement d’expériences et d’émotions fortes qui racontent la beauté de l’aventure humaine que même Dieu a voulu partager et embrasser… mais n’abandonnons pas l’espérance qu’un jour le désert fleurira ! » (« Sur le fleuve de la vie » décembre 2017). (MP/AP) (Agence Fides 17/12/2018)


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