ASIE/ISRAEL - Prise de position des Ordinaires de Terre Sainte sur la loi proclamant Israël comme Etat Nation

samedi, 3 novembre 2018 minorités religieuses   hébraisme   discrimination  

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Jérusalem, 27 avril 2012: Juifs en prière devant le Mur des Lamentations à l'occasion du 64° anniversaire de l'indépendance de l'Etat d'Israel

Jérusalem (Agence Fides) – La loi sur l’Etat nation, adoptée par le Parlement israélien le 19 juillet dernier, qui qualifie Israël d’Etat nation du peuple juif, doit être abrogée en ce qu’elle contredit les canons humanistes et démocratiques présents dans la législation israélienne elle-même ainsi que les lois et conventions internationales dont Israël est signataire concernant la protection et la promotion des « droits fondamentaux, du respect de la diversité et du renforcement de la justice, de l’égalité et de la paix ». C’est ce que demandent à l’unanimité les Ordinaires catholiques de Terre Sainte dans une déclaration signée entre autre par S.Exc. Mgr Pierbattista Pizzaballa OFM, Administrateur apostolique du Patriarcat de Jérusalem des Latins, et le Père Francis Patton OFM, Custode de Terre Sainte. La nouvelle loi fondamentale – remarquent les Ordinaires catholiques de Terre Sainte – introduit des éléments de discrimination entre israéliens en ce qu’elle réserve une sollicitude particulière en ce qui concerne la garantie du « bien-être et de la sécurité » des ressortissants juifs de l’Etat d’Israël. « Nos fidèles chrétiens et leurs compagnons musulmans, druzes et bahaï, nous tous arabes – peut-on lire dans la déclaration – ne sont pas moins citoyens de ce pays que nos frères et sœurs juifs ». Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte reconnaissent que, depuis la proclamation de l’indépendance de l’Etat d’Israël, une tension interne avait été ressentie à propos de la définition d’Israël à la fois comme juif et démocratique. Dans la dialectique continuelle visant à conserver un équilibre entre ces deux termes, l’émanation de la Loi fondamentale de 1992 sur la dignité humaine et la liberté de la part de la Knesset avait constitué « un pas important » visant à protéger les citoyens d’Israël de toute forme de discrimination. Cependant, la nouvelle loi fondamentale sur l’Etat nation, approuvée en juillet dernier, « modifie profondément dans la pratique, en fournissant une base constitutionnelle et légale à la discrimination entre citoyens israéliens, affirmant clairement les principes sur la base desquels les citoyens juifs doivent être privilégiés par rapport aux autres citoyens ». En opposition à de telles dérives potentiellement discriminatoires – insistent les Ordinaires catholiques de Terre Sainte – « chrétiens, musulmans, druzes, bahaï et juifs demandent à être traités comme des citoyens égaux. Cette égalité doit comprendre la reconnaissance respectueuse de nos identités civiques – israéliennes – ethniques – palestiniens, arabes – et religieuses – chrétiennes – en tant qu’individus et en tant que communautés ». (GV) (Agence Fides 03/11/2018)


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