AMERIQUE/NICARAGUA - Justice et liberté, le cri de la population dans la Cathédrale de Managua après la Messe dominicale

Managua (Agence Fides) – Depuis désormais trois semaines, les forces militaires du gouvernement ont renforcé les contrôles sur les marches de protestation de la population, empêchant tout type de manifestation publique dans les rues de la capitale. Hier, Dimanche 21 octobre, les autoconvoqués sont cependant parvenus à protester dans la Cathédrale de Managua après la Messe, demandant Justice et Liberté.
Parmi les participants ・ la Messe, se trouvaient de nombreux jeunes qui portaient des photos de prisonniers politiques dont des parents, réclamant leur libération. Le Père Rodolfo Lopez, qui a célébré la Messe de 11.00 locales, a prié en particulier pour les prisonniers politiques, rappelant que, depuis six mois, la population du Nicaragua s'est réveillé en demandant la justice et a été・ bloquée de manière violente par les forces gouvernementales, provoquant un sillage de morts, dont le nombre, compris entre 320 et 500, n'est pas connu précisément. Au terme de la Messe, tous les participants ont commencé à scander les noms des prisonniers politiques, l'un après l'autre, reprenant à la fin, en guise que refrain, « c’étaient des étudiants, pas des délinquants ».
Les participants étaient presque tous vêtus de blanc et de bleu, les couleurs du drapeau du Nicaragua, et ne se sont pas laissés intimider par les rumeurs, diffusées durant la Messe, selon lesquelles hors de la Cathédrale, se serait trouvée la police désireuse d'arrêter les manifestants comme cela avait été le cas le Dimanche précédent lorsque 38 personnes avaient été・ arrêtés pour avoir manifesté contre le gouvernement. La note transmise à l'Agence Fides par une source locale signale que, même si les 38 personnes arrêtées le Dimanche 14 octobre ont été remises en liberté le lendemain, quelques 300 autres demeurent incarcérées simplement pour avoir protesté contre le gouvernement, selon ce que confirme également la Commission interaméricaine des droits fondamentaux.
Le pays traverse actuellement une grave crise depuis le 18 avril dernier. Les Evêques ont servi de médiateurs dans le cadre du Dialogue national afin de rechercher une solution pacifique à la crise. Cependant, les négociations ont été suspendues à cause de la répression continuelle des protestations civiles, le Président Ortega accusant les Evêques d’être des putschistes pour s'être rangés aux cotés de la population (voir Fides 10/09/2018).
S.Em. le Cardinal Leopoldo Brenes, Archeveque de Managua, qui a célébré hier la Messe de 08.00 en cette même Cathédrale, a prononcé, au terme de la célébration, les paroles suivante : « J'ai dit dans l'homélie que le pouvoir consiste à servir et non pas à se servir ou à écraser les autres. Si nous n'avons pas la bonne personne au pouvoir, l'abus et l'arrogance constituent des dangers encourus. Parfois, les hommes ne parviennent pas à comprendre que le pouvoir est attribué pour servir ». A ce moment-là, il a rappelé un antique proverbe populaire dont la signification est claire : il ne faut pas donner un poste à responsabilité à une personne qui ne dispose pas de la préparation adéquate. (CE) (Agence Fides 22/10/2018)

Partager:

situation sociale

---

---

politique

---

---

violence

---

---

justice

---

---

eglises locales

---

---

jeunes

---

---