AFRIQUE/CAMEROUN - Abstention et violences dans le cadre des élections présidentielles au sein des provinces anglophones

lundi, 8 octobre 2018 elections  

Yaoundé (Agence Fides) – Les élections ont été tachées de sang fans l’une des deux zones anglophones du Cameroun où, hier, Dimanche 7 octobre, se sont tenues les élections présidentielles. Trois hommes qui ouvraient le feu contre les passants dans les rues de Bamenda, chef-lieu de la province du nord-ouest, ont été tués par la police.
Dans les provinces anglophones où, voici un an, un groupe séparatiste avait symboliquement proclamé l’indépendance de l’Ambazonie (voir Fides 02/10/2017), le taux d’abstention lors de ce scrutin a été très élevé. En un an d’affrontements entre les groupes séparatistes se cachant dans les forêts et les forces de l’ordre, ces dernières ont perdu 175 hommes, plus de 400 civils ayant également été tués.
Dans le reste du pays, le scrutin a eu lieu régulièrement. Le résultat est attendu d’ici une semaine. Parmi les candidats, se trouve le Président sortant, Paul Biya, 85 ans, aux affaires depuis 1982, qui se présente en vue d’un septième mandat.
Pour prévenir protestations et violences post-électorales, a été annoncée la création d’un comité civique de vigilance, qui entend mobiliser des milliers de jeunes dans tout le pays. Son fondateur, Nga Stéphane Geordane II, affirme avoir reçu des informations alarmantes concernant la planification de la déstabilisation du Cameroun, au travers d’appels lancés par des hommes politiques locaux à l’ONU afin que cette dernière intervienne dans le pays, ainsi que provenant de la mobilisation de la diaspora camerounaise dans les pays occidentaux. « Leur objectif – indique Nga Stéphane Geordane II – est de faire intervenir la communauté internationale pour déstabiliser le Cameroun ». Selon certains observateurs, en revanche, ces alarmismes visent à affaiblir et à mettre en difficulté l’opposition en vue de la réélection du Président sortant. (L.M.) (Agence Fides 08/10/2018)


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