ASIE/PAKISTAN - Augmentation des espoirs des minorités religieuses concernant l’avènement du nouveau gouvernement

lundi, 6 août 2018 minorités religieuses   liberté religieuse   droits fondamentaux   société civile  

Lahore (Agence Fides) - Imran Khan, responsable du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), parti sorti vainqueur des récentes élections générales au Pakistan, a annoncé publiquement vouloir suivre l’héritage de Mohammad Ali Jinnah, le fondateur de l’Etat, héritage qui implique une vision selon laquelle tous les citoyens du Pakistan – y compris ceux qui appartiennent à des minorités religieuses – jouissent des mêmes droits de liberté, d’égalité et de justice. « Ces paroles présentes dans le premier discours d’Imran Khan tenu après le scrutin, renforcent les espoirs des minorités religieuses vivant au Pakistan » indique à l’Agence Fides le Père Qaisar Feroz OFM Cap., Secrétaire exécutif de la Commission pour les Communications de la Conférence épiscopale du Pakistan. Le Père Feroz affirme en outre : « Si Imran Khan sera en mesure de le faire, il y aura un grand changement dans l’histoire du Pakistan et ce sera un succès pour son gouvernement ». Le Secrétaire exécutif de la Commission pour les Communications de la Conférence épiscopale du Pakistan remarque que les responsables politiques du Pakistan Tehreek-e-Insaf sont généralement bien instruits et hautement qualifiés. « Et si Imran Khan nommera les bonnes personnes pour les Ministères de son gouvernement, ce sera sûrement un progrès important ».
Les élections générales au Pakistan se sont tenues le 25 juillet dernier. Selon les résultats annoncés par la Commission électorale du Pakistan, le parti d’Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a remporté 116 sièges au parlement et pourra former le gouvernement. La Pakistan Muslim League Nawaz (PML-N) constitue la deuxième force politique, avec 64 parlementaires, sui vie par le Pakistan People Party (PPP) (43 élus).
Le Pakistan Tehreek-e-Insaf pourra, outre le gouvernement national, former un gouvernement dans les provinces de Khyber Pukhtun Khwa – qu’il administrait déjà – et du Pendjab, province dans laquelle se trouve la majorité des chrétiens pakistanais et qui était administrée par la PML-N depuis trente ans.
Kailash Sarhadi, membre de la communauté sikh et Secrétaire de la Commission interreligieuse d’harmonie du Pakistan (ICPH) ainsi que Directeur de Masterpeace Pakistan indique à Fides : « Les minorités religieuses pakistanaise sont plutôt favorables à Imran Khan. Il croit aux enseignements islamiques et veut accorder des droits, la liberté et la justice aux minorités de manière similaire à ce qui fut le cas en Arabie aux temps de Mahomet ». « Au cours de son premier discours en tant que chef du principal parti politique du pays après les élections de 2018, Imran Khan a conquis les cœurs de beaucoup. Le discours, tenue en langue urdu, s’est adressé et a embrassé toute personne dans le pays, sans aucune différence de caste, de credo, d’ethnie et de religion ». Kailash Sarhadi observe qu’Imran Khan a imposé un système centralisé d’instruction dans la province de Khyber Pukhtun Khwa, qu’il a construit deux hôpitaux et une Université qui travaillent selon les standards internationaux et servent tant les riches que les pauvres, ajoutant : « Je suis confiant quant à l’amélioration du système d’instruction et de santé publique du pays ».
Dans le cadre de son premier discours, Imran Khan a annoncé ne pas vouloir demeurer dans la résidence du Premier Ministre pour réduire les dépenses. Il a également demandé aux moyens de communication de masse et aux bureaux de l’équivalent de la Cour des Comptes (National Accountability Bureau) de signaler immédiatement si des membres de son parti sont corrompus.
Les partis politiques sortis perdants ont affirmé que ces élections sont « les pires de l’histoire » mais l’organisation Free and Fair Election Network (FAFEN), ONG indépendante qui évalue et promeut des élections libres et équitables dans le monde entier, a déclaré quant à elle que ces élections présentent des améliorations par rapport au scrutin de 2013, les qualifiant de « libres et transparentes » malgré les plaintes relatives au processus de décompte des voix.
Haroon Imran Gill, chrétien membre de l’Assemblée provinciale du Pendjab et vainqueur du siège réservé aux minorités sur la liste du PTI a déclaré à Fides : « Je suis content qu’Imran Khan ait remporté les élections. Il s’agit d’un responsable qui a à cœur de prendre soin des droits des minorités religieuses au Pakistan. C’est une personnalité internationale qui saura comment travailler pour élever les minorités religieuses et opprimées au Pakistan ». (AG) (Agence Fides 06/08/2018)


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