ANALYSE/OMNIS TERRA - Un miracle de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée

samedi, 21 juillet 2018 paix   démocratie   droits fondamentaux  
Un miracle de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée

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Un miracle de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée

L’accord de paix signé entre l’Ethiopie et l’Erythrée le 9 juillet dernier constitue un événement historique. Les signatures du Président érythréen, Isaias Afeworki, et du Premier Ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ont marqué la fin de vingt années de guerre et de tensions entre les deux pays, guerre et tensions qui ont, de facto, bloqué la croissance économique, sociale et démocratique des deux pays et donnée vie à une longue période d’instabilité dans la Corne de l’Afrique.
Pour comprendre l’importance de l’entente, il faut faire un retour en arrière. Avec la fin de la II° Guerre mondiale, l’Erythrée, ancienne colonie italienne, a été d’abord fédérée puis annexée à l’Ethiopie. Depuis le début des années 1960, une guerre d’indépendance a été déclenchée par les érythréens contre les forces du Négus, Hailè Selassiè, puis contre celle du marxiste Mengistu Hailè Mariam. Le conflit a duré trente ans, une très longue période pendant laquelle se sont formés les hommes politiques et les militaires qui ont pris le contrôle de l’Erythrée après son indépendance, en 1993. Ayant grandi dans les affres de la guérilla et peu pratiques des principes démocratiques, les hommes politiques érythréens se sont trouvés mal préparés à relever les défis d’un pays à reconstruire. Les trente années de conflit les avaient en outre habitués à une haine presque atavique vis-à-vis des éthiopiens. L’Ethiopie a lancé un parcours similaire même s’il est moins dur. Les hommes politiques d’origine tigréenne ont commencé à dominer le pays, mettant en sourdine l’opposition et les autres ethnies – les amharas, qui avaient traditionnellement gouverné le pays, et les oromos.
En 1998, la tension entre les deux pays a commencé à augmenter jusqu’à déboucher sur une guerre (...)


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