AMERIQUE/NICARAGUA - Appel d’une religieuse à la communauté internationale contre le risque pesant sur la vie du peuple nicaraguayen

mercredi, 18 juillet 2018 eglises locales   situation sociale   politique   droits fondamentaux  

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Managua (Agence Fides) – « Je ne suis qu’une religieuse catholique. Personne ne m’a demandé de vous écrire mais (…) je ne peux rester les bras croisés lorsque un dictateur massacre son peuple alors que vous demeurez muets » : c’est ainsi que débute la Lettre ouverte que Sœur Xiskya Valladares, religieuse nicaraguayenne résidant en Espagne, a publié le 15 juillet sur son blog et par l’intermédiaire des réseaux sociaux, l’adressant ainsi à divers Chefs d’Etat et de gouvernement. « Nous sommes un petit peuple de 6 millions de personnes seulement qui ne dispose pas de pétrole et n’est pas important pour vos intérêts – poursuit la religieuse connue sous le surnom de « sœur de Twitter », philologue et journaliste – mais il s’agit d’êtres humains ayant des valeurs profondes, un grand courage et ce dans un lieu stratégique de l’Amérique centrale. Nous méritons votre aide ».
Elle énumère ensuite quelques-uns des atrocités majeures commises par le régime de Daniel Ortega, dont elle est informée « au travers de contacts personnels et de sources que je ne peux révéler pour raisons de sécurité, outre les informations qui m’arrivent par Twitter et que je confirme au travers de mes contacts » comme elle l’a déclaré à l’Agence Fides. Ceux qui publient des commentaires ou des nouvelles contre le gouvernement risque d’être enlevé ou de disparaître, ainsi que le confirment à Fides d’autres sources fiables.
La lettre continue : « Ils ont brûlé vives des familles avec enfants, ouvert le feu à bout portant contre des citoyens qui défilaient pacifiquement dans les rues, ouvert le feu sur des enfants, commis des sacrilèges dans les églises, blessé un Evêque, arrêté de nombreuses personnes sans que cela soit validé par l’autorité judiciaire, torturé ces mêmes personnes, entrés de maison en maison avec une liste en main pour emmener avec eux des sympathisants antigouvernementaux. Personnes âgées, femmes, enfants, hommes, personne n’est à l’abri aujourd’hui au Nicaragua. Ce sont des crimes de lèse humanité qui sont commis en bonne et due forme. Quand réagirez-vous ? ».
La religieuse demande ensuite aux gouvernants de laisser de côté, « au moins pour une fois », les « intérêts politiques et économiques » et de faire preuve d’humanité. « Il ne s’agit pas d’une question d’idéologie, de religion ou de politique mais d’une question d’humanité ». « Vous avez été élus pour rendre le monde plus humain », « le peuple du Nicaragua a besoin de vous maintenant. S’il vous plait, agissez. Faites-le vite avant qu’ils ne nous tuent tous ».
Sœur Xiskya Valladares conclut par une requête précise : « Je ne demande ni actions de guerre ou militaires mais des actions de pression diplomatique, la condamnation pour crimes contre l’humanité », qu’elle complète par une prière : « Aidez le peuple du Nicaragua. Arrêtez ce massacre s’il vous plait ». L’idée de la lettre « est venue à cause du besoin d’une pression internationale à l’égard du Président Daniel Ortega » a expliqué la religieuse à Fides. « Il est clair – et lui même l’a déclaré – qu’il ne partira jamais de son propre chef. C’est pourquoi j’ai demandé aux Présidents » d’autres pays de faire pression sur lui. « J’ai publié la lettre sur mon blog, je l’ai mis en lien sur mes réseaux sociaux et l’ai ainsi adressé aux gouvernants que je connais et à certains moyens de communication. Je ne dispose pas de l’adresse courriel des Présidents, autrement je la leur aurais envoyée également par ce biais » affirme Soeur Xiskya Valladares, qui a plus de 46.000 suiveurs sur Twitter et a dépassé le seuil maximum des 5.000 « amis » sur Facebook, étant également présente sur Instagram, YouTube (1,2 millions d’abonnés) et LinkedIn. (SM) (Agence Fides 18/07/2018)


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