AFRIQUE/NIGERIA - Nouvelle demande de démission du Président de la part de l’Episcopat après le massacre de plus de 200 chrétiens

mercredi, 4 juillet 2018 massacres   evêques  

Abuja (Agence Fides) – Les Evêques du Nigeria renouvèlent la requête faite au Président Muhammadu Buhari de démissionner s’il n’est pas en mesure d’assurer la sécurité de tous ses compatriotes. Dans un communiqué publié le 29 juin, au lendemain du massacre de plus de 200 agriculteurs chrétiens perpétré le 23 juin par des bergers musulmans fulanis – appellation nigériane des peuls – dans un certain nombre de villages de l’Etat central de Plateau.
« Encore une fois, nous demandons au Président Muhammadu Buhari d’épargner au pays d’ultérieures souffrances et le chaos de l’anarchie et de la mort » peut-on lire dans le communiqué parvenu à l’Agence Fides. « Nous répétons ici ce que nous avions dit dans notre dernière déclaration : si le Président ne parvient pas à garantir la sécurité du pays, il a perdu la confiance des citoyens. Il ne peut plus gouverner les camps d’extermination et les cimetières de masse qu’est devenu notre pays ». Fin avril, la Conférence épiscopale du Nigeria avait publié un dur communiqué (voir Fides 27/04/2018) par lequel elle demandait au Chef de l’Etat de démissionner après le massacre du 24 avril dans le village de Mbalom (voir Fides 25/04/2018) dans le cadre duquel avaient été tués deux prêtres, les Pères Joseph Gor et Felix Tyolaha en compagnie de 15 de leurs paroissiens.
Les Evêques répètent en outre que « il n’est plus possible de considérer une simple coïncidence que les responsables de ces crimes odieux soient de la même religion que ceux qui contrôlent les services de sécurité, Président compris. Les parole ne suffisent pas au Président et aux chefs des services de sécurité pour convaincre le reste de la population du fait que les massacres ne font pas partie d’un projet religieux plus vaste ».
Les violences ne sont cependant pas à sens unique dans la mesure où les éleveurs chrétiens se livrent à des représailles à l’encontre des fulanis. Les Evêques remarquent que, dans ce cas, les forces de l’ordre sont en mesure d’arrêter rapidement les coupables, ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne les responsables des massacres de chrétiens.
Selon Amnesty International, 18.13 personnes auraient été tuées en 17 des 36 Etats du Nigeria depuis le début de cette année, soit plus du double des 894 de 2017. (L.M.) (Agence Fides 04/07/2018)


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